Après l’intrusion de la police dans son ambassade à Quito, le Mexique rompt ses relations diplomatiques avec l’Équateur

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Le Mexique a annoncé vendredi soir « la rupture immédiate » de ses relations diplomatiques avec l’Équateur, après que des policiers équatoriens ont fait irruption dans l’ambassade mexicaine pour y arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas qui s’y était réfugié.

Sur les réseaux sociaux, des photos et vidéos montrent la police équatorienne forcer les portes de l’ambassade mexicaine à Quito pour y arrêter l’ex-vice-président Jorge Glass qui venait d’y obtenir l’asile politique, rapporte notre correspondant en ÉquateurÉric Samson. Sur les images, le chargé d’affaires mexicain proteste devant l’intrusion des policiers qui le traitent sans ménagement. C’est au nom de la lutte contre l’impunité que l’Équateur a justifié la violation d’un principe diplomatique sacro-saint : l’inviolabilité d’une ambassade.

L’ex-vice-président équatorien, Jorge Glass, réfugié depuis le 17 décembre à l’ambassade mexicaine, était visé par un mandat d’arrêt dans le cadre d’un possible détournement de fonds lors de la reconstruction de la province de Manabi après le tremblement de terre de 2016. 

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a qualifié cette intervention de « violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique », dans un message sur le réseau social X. « Le Mexique annonce la rupture immédiate des relations diplomatiques avec l’Équateur », a écrit peu après la ministre des Affaires étrangères Alicia Bárcena, également sur X, évoquant par ailleurs « des blessures subies par le personnel diplomatique mexicain » lors de l’intervention dans son ambassade.

Escalade

Le gouvernement équatorien a annoncé de son côté vendredi que « Jorge Glas Espinel, condamné à une peine d’emprisonnement par la justice équatorienne, a été arrêté ce soir et placé sous les ordres des autorités compétentes », dans un communiqué du ministère de la Communication. « Chaque ambassade a un objectif unique : servir d’espace diplomatique dans le but de renforcer les relations entre les pays », a expliqué le ministère équatorien de la Communication, en ajoutant qu’« aucun criminel ne peut être considéré comme une personne politiquement persécutée ».

Après l’expulsion ces dernières heures de l’ambassadrice mexicaine déclarée persona non grata, cette intrusion dans les locaux de l’ambassade ne pouvait qu’aggraver la crise entre les deux pays. Jeudi, le président Daniel Noboa n’avait que fort peu apprécié les propos du président mexicain qui semblait indiquer que l’assassinat du candidat Fernando Villavicencio en août dernier avait été organisé pour faire perdre la candidate à la présidentielle de gauche du parti de l’ancien président Rafael Correa.