Cinq mois après le 7 octobre, la défaillance sécuritaire israélienne

Spread the love

Il y a cinq mois, le 7 octobre dernier, le Hamas lançait une attaque meurtrière contre Israël faisant près de 1 200 morts, hommes, femmes et enfants. Le pays est sous le choc. Israël, qui se présente comme le foyer du peuple juif, a échoué à protéger sa population. Son armée, ses redoutables services de renseignements, n’ont rien vu venir. Une défaillance sécuritaire majeure, dont le pays tente de tirer les enseignements. D’autant, que des jeunes soldates postées à la frontière avec Gaza, ont alerté leur hiérarchie pendant des mois. Mais celle-ci a choisi de les ignorer.

« J’ai effectué mon service militaire en septembre 2020 », se souvient Talia, qui a fait partie de l’unité des guetteuses, les « Tatzpitanit ». « J’ai 21 ans et je suis franco-israélienne », ajoute-t-elle, postée dans des tours aux frontières du pays.

Les yeux rivés sur des écrans surveillance, la mission est nécessaire, mais ingrate. « En général, on accorde peu d’importance à la parole des soldates guetteuses. Parce qu’on est jeunes et que l’on a 18 ans. On est tout en bas de la hiérarchie de l’armée », regrette-t-elle.

Des mouvements inhabituels signalés à la frontière

Le moindre événement suspect observé à la frontière, doit être remonté aux officiers. « Lorsque l’on signale un incident ou quelque chose d’anormal aux commandants haut-gradés, ils se mettent directement en contact avec les services de renseignements, soit le Shin Bet (le renseignement intérieur, NDLR), soit le Mossad (le renseignement extérieur, NDLR). Mais si ce que l’on dit n’est pas conforme à ce que dit le Shin Bet, alors ils ne nous accordent pas d’importance », déplore Talia.

De fait, une semaine après les événements, le conseiller à la Sécurité nationale du gouvernement israélien reconnaissait des « erreurs » des services de renseignement en amont des attaques sanglantes du 7 octobre.