Dans notre engagement à renforcer l’employabilité et la numérisa‐ tion dans les établissements d’enseignement supérieur publics et privés du Sénégal ». C’est ainsi que la directrice des opérations de la Banque mondiale au Sénégal a présenté la table ronde tenue hier avant de faire un rappel : «Le Sénégal se distingue par sa jeunesse démographique : la moitié de sa population résidente a moins de 19 ans, les moins de 15 ans représentent 39 % de cet effectif. Cependant, cette vitalité se heurte à une réalité plus complexe dans le domaine de l’emploi. Malgré une démocratisation croissante de l’enseignement supérieur, le paradoxe est saisissant : le chemin vers l’emploi devient paradoxalement plus sinueux à mesure que l’on gravit les
marches du savoir ».
Selon Keiko Miwa, «une étude de 2022 montre que le taux de
chômage des personnes haute‐ ment qualifiées double celui des personnes ayant une édu‐ cation de base. Cette situation souligne l’urgence de repenser le lien entre les salles de classe et le monde professionnel, tant dans les établissements publics que privés ».
Ainsi, «face à ce défi, la Société financière internationale (Ifc) et la Banque mondiale déploient une initiative conjointe inno‐ vante. Il s’agit d’un programme visant à accompagner les éta‐ blissements d’enseignement supérieur dans deux dimen‐ sions cruciales : l’amélioration de l’insertion professionnelle et l’accélération de leur transfor‐ mation numérique. Cette dé‐ marche s’inscrit dans une approche globale du Groupe de la Banque mondiale. L’évalua‐ tion s’appuiera sur une exper‐ tise éprouvée, notamment à travers des initiatives similaires menées en Tunisie, au Ghana, en Jordanie, au Nigeria et en Afrique du Sud », a‐t‐elle ajouté.
Qui plus, «au Sénégal, l’engagement de la Banque mondiale pour un enseignement supé‐ rieur en adéquation avec les enjeux d’employabilité, s’est concrétisé à travers l’Institut supérieur d’études professionnelles (Isep) de Thiès qui offre une formation de haute qualité axée sur les compétences nu‐ mériques et les besoins du marché du travail. Ces résultats nous ont incités, avec le gouvernement du Sénégal, à élargir notre action à travers le projet Espoir jeunes, doté d’une enveloppe de 206.9 millions de dollars co‐financé avec l’Afd.
En s’inspirant du modèle de l’Isep de Thiès, ce financement permettra de créer huit nouveaux établissements similaires dans des régions prioritaires. Cette vision ambitieuse s’aligne parfaitement dans l’agenda «Sénégal 2050 », qui vise à établir huit pôles de développement à travers le pays. Cette convergence potentielle entre le maillage ter‐ ritorial des Isep et les futurs pôles économiques offre une solution prometteuse pour rééquilibrer les opportunités professionnelles, jusqu’ici majoritairement concentrées à Dakar », a renseigné Keiko Miwa.