Il n’y aura pas de réforme de la santé en Colombie. Après plus de quinze mois de débat, la commission du Sénat qui traite des politiques sociales a fait capoter le projet phare de Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire du pays. Le gouvernement a, par ailleurs, pris le contrôle de deux opérateurs privés de santé.
Pour la presse, le gouvernement de Gustavo Petro vient d’enregistrer sa plus grande défaite politique. Le chef de l’État avait fait passer la réforme de la santé avant la réforme du droit du travail et avant celle des retraites.
Le projet était ambitieux, puisqu’il cherchait à évincer du système de santé les intermédiaires privés que sont les entreprises de promotion de la santé (EPS). Depuis trente ans, ces EPS, qui sont financées par les cotisations sociales et le budget de l’État, assurent l’interface entre les usagers et les opérateurs de santé.
Échec cuisant
Petro voulait que l’État reprenne le contrôle de tout le système, actuellement défaillant. La droite et le puissant secteur privé de la santé se sont opposés à son projet de réforme. Le gouvernement a également échoué a convaincre le centre des vertus de son projet.
En Colombie, l’État n’a pas bonne presse comme administrateur. L’échec est cuisant pour le président Petro qui, dans la foulée, a perdu sa majorité au Congrès et a perdu du temps pour avancer sur le chemin des réformes.