Le panel réuni jeudi à Dakar pour lancer les ‘’concertations nationales pour la réforme du secteur public’’ a relevé plusieurs obstacles au fonctionnement correct de l’Administration publique sénégalaise et à la bonne exécution des services rendus aux usagers.
Des défauts hérités de l’administration coloniale, le mauvais accueil des usagers du service public dans les administrations, l’absence de sanctions et d’évaluation des agents publics, l’inaccessibilité des édifices abritant des services de l’État pour certaines catégories de la société font partie des nombreuses failles relevées par les membres du panel, Souleymane Bachir Diagne, le professeur Babacar Kanté et Aminata Touré.
‘’Nous avons hérité de beaucoup de défauts de l’administration coloniale, ce qui explique la très mauvaise qualité de l’accueil (…) Malheureusement, cet héritage colonial est encore là. Cela doit changer. Il y a des changements profonds à faire. On doit y arriver par la formation’’, a dit le Haut Représentant du président de la République et ancienne Première ministre.
Invitée par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme du secteur public à partager son expérience du service public en tant qu’ancienne fonctionnaire des Nations unies, ministre, cheffe de gouvernement et cadre de l’administration sénégalaise, Mme Touré estime que certains agents publics entretiennent ‘’des rapports de domination’’ avec les usagers, auxquels il faut substituer ‘’des rapports de respect et même de déférence, car le fonctionnaire est rémunéré avec les impôts payés par les usagers…’’
Les pouvoirs publics sénégalais ont conservé cette ‘’dose d’arrogance et de mépris’’ de l’administration coloniale envers les usagers, a-t-elle affirmé.