Depuis leur ascension au pouvoir en 2024, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, respectivement président et Premier ministre du Sénégal, font face à une épreuve de force politique et institutionnelle qui met à l’épreuve leur alliance et leur vision de la gouvernance.
Un duo politique inédit
Élus sur la promesse d’une rupture avec l’ancien régime, Faye et Sonko ont remporté les élections législatives avec une majorité écrasante de 130 sièges sur 165, permettant au gouvernement d’engager des réformes ambitieuses sur la corruption, la justice et la souveraineté économique .
Malgré cette victoire, des tensions apparaissent. Le président Faye a exprimé son engagement à soutenir Sonko, mais certains observateurs et opposants estiment que cette relation pourrait refléter une subordination du président au Premier ministre, notamment en raison de la popularité et de l’influence de Sonko .
Une gouvernance partagée et des rivalités potentielles
Le partage des responsabilités entre les deux hommes est marqué par une distinction claire des rôles : Faye se concentre sur la diplomatie et les grandes orientations politiques, tandis que Sonko gère les affaires internes et les réformes économiques. Cependant, cette division des tâches n’est pas sans risques. Certains analystes craignent que la concentration du pouvoir exécutif entre les mains de Sonko puisse éclipser l’autorité présidentielle, notamment en raison de sa gestion directe de dossiers sensibles et de sa communication directe avec le public .
De plus, des critiques émergent concernant la gestion des réformes économiques, notamment la lutte contre la vie chère et le chômage des jeunes. Les tensions entre les ambitions politiques de Sonko et les réalités de la gouvernance pourraient mettre à l’épreuve la solidité de leur alliance .
Une opposition en embuscade
L’opposition, bien que réduite au Parlement, reste vigilante. Elle critique la concentration du pouvoir exécutif et appelle à une clarification des rôles entre le président et le Premier ministre. Des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme une alliance trop étroite entre les deux hommes, suggérant que Faye pourrait être perçu comme un président fantoche sous l’influence de Sonko .
Conclusion
L’alliance entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko représente une rupture significative avec les précédents régimes sénégalais. Cependant, les défis liés à la gestion du pouvoir partagé, aux attentes populaires et aux pressions politiques internes et externes pourraient déterminer la stabilité et la pérennité de leur gouvernance. Leur capacité à naviguer ces tensions sera cruciale pour l’avenir politique du Sénégal.