Plus de trente personnes ont été inculpées et écrouées cette semaine en Turquie pour avoir protesté contre la destitution de trois maires pro-kurdes du sud-est du pays accusés de « terrorisme », a annoncé, ce dimanche 10 novembre, le ministère turc de l’Intérieur.
En Turquie, plus de 250 personnes ont été interpellées au total depuis lundi pour avoir participé à des manifestations illégales et avoir pris pour cible des membres des forces de sécurité. Trente-trois d’entre elles ont été inculpées et écrouées, 37 placées sous contrôle judiciaire et trois autres assignées à résidence, a détaillé le ministère de l’Intérieur.
Un journaliste du site d’information 10Haber a également été placé en détention provisoire ce samedi 9 novembre au soir pour une série de publications sur la destitution, la semaine dernière, d’un maire d’arrondissement d’Istanbul, lui aussi accusé par les autorités de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué son avocat.
Colère et condamnations
Le remplacement, lundi, par des administrateurs nommés par l’État de trois maires pro-kurdes, dont ceux des grandes villes de Mardin et de Batman, a suscité la colère d’habitants et des condamnations du Conseil de l’Europe et d’organisations de défense des droits humains. Les trois élus déchus sont membres du DEM, principal parti prokurde et troisième force au Parlement turc.