En Tunisie, le 25 juillet 2021, Kais Saïed, président du pays depuis 2019, réalisait un coup de force institutionnel. Trois ans plus tard, des acteurs politiques et de la société civile sont divisés sur l’attitude du chef de l’État et sur la stratégie à adopter pour la présidentielle du 6 octobre 2024. Explications.
Il y a trois ans, jour pour jour, en Tunisie, le président Kais Saïed gelait le Parlement. Le pouvoir législatif était bloqué par l’absence de majorité claire. Les députés n’hésitaient pas à se battre dans l’hémicycle.
Depuis, le chef de l’État a changé la Constitution. Il concentre dorénavant la quasi-totalité des pouvoirs. Et la plupart des anciens dirigeants politiques en fonction avant le 25 juillet 2021 sont en prison.
Aujourd’hui, les partisans du coup de force du 25 juillet 2021 sont divisés sur la figure du président de la République et la position à adopter pour la prochaine élection présidentielle du 6 octobre.
Les regrets dominent ainsi au siège de Soumoud : ce collectif de citoyens a soutenu le coup de force présidentiel du 25 juillet 2021. Mais, trois ans après, c’est l’heure du mea culpa pour son coordinateur, Houssem Hammi : « Sincèrement, on regrette d’avoir soutenu l’acte du 25 juillet. Et si, ça se reproduisait aujourd’hui, on maintiendrait le jeu démocratique, même si ça prend plus de temps. Mais, au moins, on garantirait qu’on reste toujours dans le cadre d’une démocratie plurielle. » Soumoud espère voir émerger un candidat démocrate pour le soutenir lors de l’élection présidentielle du 6 octobre 2024.