Dans un contexte politique marqué par une crise constitutionnelle née de la tentative avortée du Président Macky Sall de reporter le scrutin au 15 décembre 2024, El Malick Gakou s’est prononcé sur l’élection qui revêt, selon lui, un caractère historique. Ceci, compte tenue des enjeux du moment liés à l’exploitation du pétrole et du gaz
Ainsi, trois points ont été essentiellement abordés par le leader du GP (Grand parti) par ailleurs candidat à l’élection présidentielle de 2024. Parmi celles-ci : les questions de la nationalité et du quitus fiscal ; la décision du Conseil constitutionnel et la poursuite du processus électoral.
Sur la question relative à la nationalité des candidats qui continue de faire l’objet de controverses, il a invité le Conseil constitutionnel à «veiller au respect strict de l’article 28 de la Constitution qui a été le motif invoqué pour l’invalidation de la candidature de Karim Wade et de l’article L120 du Code électoral notamment dans ses aspects de conformité des différents candidats avec le fisc». Ceci, précise-t-il, dans le souci d’un traitement équitable de tous les candidats à l’élection
Aussi a-t-il nié l’accusation selon laquelle il serait détenteur de la nationalité polonaise. Brandissant son quitus fiscal, M. Gakou de déclarer : «je suis parfaitement en règle avec les dispositions prévues par la Constitution, je vous réaffirme solennellement, après avoir eu des échos d’enquêtes sur ma supposée nationalité polonaise, que je suis de nationalité exclusivement sénégalaise».
«Nous ne saurions admettre que Karim Wade et Rose soient exclus au moment où d’autres candidats sur la liste définitive ne sont peut-être pas exempts de reproches», a dit Malick Gakou qui a exhorté les autres candidats, en premier, Amadou Ba, à procéder de la sorte pour, dit-il, «faire la lumière sur leur nationalité et leur rapport avec la fiscalité qui constituent des éléments sur lesquels le Conseil constitutionnel doit statuer encore une fois pour nous éviter un futur Président illégal, donc illégitime».
«La présidence de la République étant une affaire hautement sérieuse qui ne saurait tolérer toute pratique délictueuse», il a estimé que «tout candidat qui aspire à diriger notre pays doit impérativement se conformer aux lois et règlements en vigueur».
Selon lui, «l’affaire de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel doit être tirée au clair pour permettre aux juges constitutionnels d’être plus à l’aise dans leurs missions de contrôle et de régulation du processus électoral».
Malick Gackou s’est aussi exprimé sur la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection et le décret abrogeant celui portant convocation du corps électoral. En cela, l’ancien président du Conseil régional de Dakar s’est félicité de cette décision avant de décerner un satisfecit aux ‘’Sept sages’’
«L’affaire de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel doit être tirée au claire»
«En rendant cette décision le Conseil constitutionnel a permis à notre pays de garder sa trajectoire de pays démocratique et d’Etat de droit respectant le principe de la séparation des pouvoirs. Je rappelle que j’ai été le premier candidat à déposer un recours au conseil pour attaquer ce décret arbitraire du président Macky Sall», a-t-il indiqué, non sans invité le Chef de l’Etat à respecter la décision rendue.
Saluant «ce vent de décrispation qui souffle dans le landernau politique et qui a pour effets immédiats la libération de centaines de prisonniers politiques», M. Gakou a, d’ailleurs, encouragé le gouvernement à «poursuivre les efforts allant dans le sens de la libération de tous les détenus arbitrairement incarcérés dans les geôles dont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye».
Se penchant sur la poursuite du processus électoral, le candidat retenu à l’élection, en phase avec la perspective indiquée par le Conseil constitutionnel, a exhorté le Président Macky Sall à «prendre toutes les mesures idoines pour la matérialisation de cette décision du Conseil Constitutionnel dans les meilleurs délais».
Et le président de la coalition ‘’Gackou 2024’’ de proposer à ce titre, à l’instar du collectif des organisations de la société civile pour la sauvegarde de la paix, «la date du 03 mars 2024 pour la tenue du scrutin, la proclamation provisoire des résultats provisoires le 08 mars, la période contentieuse soit 72 h soit jusqu’au 11 mars et la proclamation des résultats officiels le 17 mars, c’est-à-dire après les 5 jours prévus pour l’examen des recours par le Conseil constitutionnel».
«En cas de deuxième tour, il intervient le deuxième dimanche suivant le prononcé de la décision du CC, ce qui pourrait être le dimanche 31 mars. Pour ce faire, la campagne électorale est ramenée à 10 jours au lieu de 2», a-t-il préconisé.
« ]En définitive, dit-il, le Sénégal est plus que jamais à la croisée des chemins et le président qui sera choisi doit être irréprochable et simplement préoccupé par la préservation des intérêts supérieurs de notre pays», a conclu le leader du GP.