Le Parti démocratique sénégalais (Pds) est en zones troubles. A quelques semaines des Législatives, la famille politique de Wade se déchire et forme deux blocs opposés.
Le Parti démocratique séné‐ galais (Pds) est divisé en deux. A la veille des Législatives, l’instance officielle du parti a annoncé une alliance avec l’Apr tandis que des res‐ ponsables, fidèles aux idéaux du parti de Me Abdoulaye Wade qui a dirigé le pays 12 ans durant entre 2000 et 2012, op‐ tent pour la rupture. Dans un restaurant de Dakar, Tafsir Thioye, les anciens députés Doudou Wade et Woré Sarr, le maire Djibril Wade, l’ancien ministre des Sports, Joseph Ndong entre autres, ont animé avant‐hier, une conférence de presse pour expliquer la ligne directrice de leur désaccord avec leurs camarades de parti politique en réponse au communiqué sanctionnant le soutien du Pds à l’Apr lors des législatives prochaines.
«Cette valse dangereuse et honteuse depuis plusieurs mois entre la nouvelle majorité c’est‐à‐dire, le Pastef et la majorité sortante, risque de réduire le Pds dans sa plus simple expression. C’est pourquoi nous avons décidé d’engager le combat pour honorer le parcours de notre secrétaire général, le parcours du parti, celui de ses compagnons et braves militantes et militants qui se sont battus avec dignité pour préserver notre dignité : dignité, justice, fraternité», ont‐ ils expliqué.
Pis, ils ont déploré les violations flagrantes et en permanence des textes régissant le parti et une absence de démocratie interne». «Les ratages des deux présidentielles du fait de l’absence prolongée du candidat qui avait été choisi sans explications et excuses aux militants, en est une parfaite illustration», ont‐ils indi‐ qué. Et Karim Wade en prend pour son grade. Sans fard ni faux fuyants. Selon les respon‐ sables du Pds qui réclament le legs de Wade, Karim Wade n’est pas à la hauteur des ambitions du parti. Tant avec lui, affirment‐ils, le parti de Wade «apparait aux yeux des Sénégalais comme un rat de jour».
«Ce jeu dangereux de yoyo poli‐ tique, n’est pas digne du Pds et ne reflète pas son parcours, ses valeurs et sa position historique de leader qu’il a toujours incarné», fustigent Tafsir Thioye et ses camarades frondeurs et de marteler : «Karim a menti sur sa doublé nationalité. Il a trahi le Pds et ses militants», a martelé Tafsir Thioye. «Quelqu’un qui ne veut pas prendre son propre destin, n’est pas digne d’être élu président», a rétorqué Awa, Diallo, estimant que Karim ne peut pas diriger le Pds de Doha. «En 2024, il ne sera plus le candidat du Pds.
Les fils authentiques de Wade que nous sommes, allons protéger l’œuvre du père Wade. Karim a montré ses limites objectives. Il n’est pas à la hauteur de l’héri‐ tage. Il n’est pas à la dimension des aspirations du Pds», a pi‐ lonné Tafsir Thioye, furax. Selon eux, soutenir l’Apr, est un affront, une infamie contre les militantes et militants du Pds après tous les coups subis par le régime de Macky Sall. «L’intelligence aurait recommandé qu’ils y mettent les formes», ont déploré ces responsables.