Au Sénégal, plus de 4 millions d’élèves vont retrouver les bancs de l’école ce 7 octobre 2024, après trois mois de vacances. Une rentrée des classes qui intervient dans un contexte économique difficile d’inflation, au point que l’arbitrage entre assurer le budget nourriture et les frais de scolarité n’est pas toujours évident.
Devant les étagères remplies de cahiers de sa boutique, Ibrahima Seck redonne les prix à une élève de première venue en repérage, au marché Ouakam, dans la capitale du Sénégal. « Je suis venue voir les prix pour qu’il les diminue aussi, parce que les prix sont chers », sourit-elle.
« Cher » : le mot revient systématiquement dans la bouche des clients, comme pour cette mère qui élève seule ses quatre enfants. Elle fait des lessives dans le quartier et vient d’acheter un sac à dos rose et ses cahiers à sa fille qui entre en sixième. « Maintenant, c’est plus difficile qu’avant, parce qu’ils grandissent et donc les fournitures sont plus chères qu’à l’école primaire, souligne-elle. Et puis les enfants veulent s’habiller comme les autres, acheter des sacs, des cahiers, des habits et des sandales. Et chaque année, c’est plus cher ».
« Si tu as beaucoup d’enfants, tu ne peux pas acheter tout en même temps »
Avec une nouvelle augmentation des prix des denrées alimentaires importées depuis le mois de juillet, pas facile de dégager le budget pour les inscriptions et fournitures de rentrée. Madame Seck est venue acheter les livres pour son fils en CM2. « Je peux dire que c’est cher, déplore-t-elle. On a augmenté tout. Moi-même, j’ai constaté ça : le kilo d’oignons, ça coûte 1 000-1 500 francs CFA, celui de tomates, ça coute 1 000-1 200 francs CFA [1 000 francs CFA équivalent à 1,52 euro, NDLR]. C’est un peu cher quand même. Si tu as beaucoup d’enfants, tu ne peux pas acheter tout en même temps ».
Les écoles rouvrent ce lundi 7 octobre. Mais beaucoup de parents n’inscriront leurs enfants qu’aujourd’hui, le temps de rassembler le budget nécessaire.