Après le rejet en Commission des lois, l’Assemblée nationale a remis ça hier en «déchirant»
le projet de loi portant réforme constitutionnelle portant suppression du Haut conseil des
Collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental
(Cese).
Un second camouflet en l’espace de quelques se‐ maines. En effet, après le renvoi du Débat d’orientation budgétaire (Dob), l’Assemblée nationale a opposé un niet catégorique au Président Bassirou Diomaye Faye. Malgré le soutien de Taxawu Senegaal et des députés non‐inscrits, l’Assemblée nationale a rejeté hier par une majorité effritée à l’image de la composition du parlement (83 pour et 80 contre), le projet de loi portant réforme constitutionnelle. Au‐ cune voix d’abstention n’a été notée. Tous les députés ont voté sauf Massata Samb et Ndèye Yacine Dièye (procuration invalidée) du côté de Yewwi‐Wallu.
Venu défendre le projet, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a donné l’exposé des motifs de la loi. «Je n’ai entendu personne donner le préjudice que l’Etat pourrait subir avec cette dissolution», a rétorqué Ousmane Diagne. Ini‐ tié dans le dans le cadre de la rationalisation des dépenses publiques, ce projet de loi por‐ tant suppression du Hcct et du Cese, devrait permettre une économie de 76 milliards sur les 5 prochaines années. Une raison suffisante pour les députés de Yewwi de souligner que ce montant, bien qu’insuffisant devant la situation économique désastreuse du pays, pourrait participer à la construction de salles de classes, d’hôpitaux, écoles et autres infrastructures sociales de base. «Nous devons faire face à la réalité. Nous devons dans un élan unitaire, répondre à l’appel du Président Diomaye Faye en votant pour la suppression du Hcct et du Cese», a déclaré Ibrahima Diop de Walu. A sa suite, le président du groupe parlementaire Ayib Daffé et tous les autres ont sonné la même trompette.
En revanche, pour les députés de la majorité (opposition), la rationalisation des dépenses de l’Etat peut trouver solution ail‐ leurs avec, notamment, la suppression des fonds politiques ou secrets de la Présidence de la république et de la primature. Pour les députés de Bby, l’élégance républicaine comme le veulent leurs collègues, aurait voulu que le Président de la République puisse engager, en amont, des discussions avec le président de l’Assemblée nationale, la majorité parlementaire et les personnes morales des deux institutions concernées avant de saisir officiellement la représentation nationale. «La révision de la Constitution est beaucoup plus grave que la Dpg. L’existence du Cese et le Hcct n’a pas empêché la construction des universités, des hôpitaux sous le régime de Macky Sall», a rétorqué Seydou Diouf de Bby.
Gaston Mansaly