RAPPORT DÉFINITIF DANS L’AFFAIRE WEST AFRICAN ENERGY : L’expert judiciaire blanchit Samuel Sarr, aux fins de mise en liberté provisoire

Spread the love

Les avocats de Samuel Sarr ont introduit ce 22 janvier une requête aux fins de mise en li‐ berté provisoire. Me Baboucar Cissé et Cie se basent sur le rapport définitif de l’expert judiciaire qui a complétement détruit les faits allégués par le cabinet Mazars.

Sur plainte de l’importateur de riz Moustapha Ndiaye, actionnaire de la société West african energy (Wae), Samuel Sarr avait été inculpé du délit d’abus de biens sociaux et placé en détention provisoire le 28 novem‐ bre 2024. Malgré ses contestations à l’enquête préliminaire conduite par la Section de recherches (Sr), étayées par une documentation constituée de 39 pièces versées aux dé‐ bats, et malgré le fait qu’il soit régulièrement domicilié, il a été placé sous mandat de dépôt. A l’entame de la procédure d’instruction, le juge du deuxième cabinet avait, par ordonnance en date du 06 décembre 2024, nommé un expert‐comptable en la per‐ sonne d’Alioune Touré avec pour mission : analyse des flux financiers internes : examiner les comptes sociaux de West african energy Sa et de la société Afrinvest Sau., notam‐ ment pour la période allant de leur création à ce jour ; vérification des rapports d’audit : croi‐ ser les observations des cabines Mazars et Racine avec les documents comptables dis‐ ponibles ; contrôle de la conformité des procédures : évaluer si les pratiques compta‐ bles et financières respectent les dispositions du droit des so‐ ciétés commerciales (Acte uni‐ forme Ohada) ; recherche de responsabilités : établir la res‐ ponsabilité financière et comptable de Samuel Sarr dans la gestion des fonds ; examen des conventions et flux financiers : passer en revue le cadre légal et contractuel des conventions conclues par West african energy, ainsi que les flux financiers en partance et à destina‐ tion de la société, sur la période allant de sa création à ce jour ; recensement et suivi des flux fi‐ nanciers, avantages, biens et services : recenser les flux financiers en partance et à destina‐ tion de West african energy, et en faire le suivi jusqu’ ‘au bénéficiaires finaux, sur la même pé‐ riode, en y intégrant les avantages, biens et services associés ; identification des ano‐ malies : identifier parmi ces flux financiers, avantages, biens et services, ceux n ‘entrant pas dans le cadre de l’objet social de la société ou n’étant pas parvenus à la bonne destination ; état des flux et anomalies : dresser un état des flux finan‐ ciers, avantages, biens et ser‐ vices recensés, en précisant les anomalies relevées.

A la date du 13 janvier 2025, l’ex‐ pert a déposé son pré‐rapport et a invité toutes les parties à formuler leurs observations dans les trois jours, soit au plus tard le 17 janvier 2025. Certaines parties ont fait des observa‐ tions qu’elles ont transmises à l’expert. Ce dernier, après avoir recueilli lesdites observations, a déposé son rapport final le 21 janvier 2025. Il ressort de l’éco‐ nomie dudit rapport que sur les huit points qui ont été analysés, l’expert a répondu de manière nette et précise. Il n’a eu au‐ cune exception à rapporter sur les différents points.

Les avocats de Samuel Sarr dénoncent un «rapport com‐ mandité et taillé sur mesure au profit du sieur Moustapha Ndiaye »

Dans leur requête, les avocats de Samuel Sarr sont formels : «L’expert Alioune Touré, dont les compétences sont connues et reconnues sur la place, a fini, à travers son rapport, de donner un avis éclairé sur toutes les problématiques qui ont été posées prenant ainsi le contrepied du rapport Mazars, commandité et taillé sur mesure au profit du sieur Moustapha Ndiaye, qui s’en est servi pour déposer plainte contre le sieur Samuel Sarr.

En effet, expliquent les avocats de Samuel Sarr, à l’entame du projet de construction de la centrale, les associés n’avaient investi que 4 milliards de Fcfa pour un financement « clé en main» estimé à 280 milliards. Selon eux, c’est Samuel Sarr qui, grâce à son ingénierie fi‐ nancière et sa connaissance des milieux financiers internationaux, a pu mobiliser plus de 270 milliards pour construire la cen‐ trale qui en est à sa phase terminale.

L’expert, après l’analyse des flux financiers internes et examen des comptes sociaux de West african energy et afrin‐ vest, n’a décelé aucune anoma‐ lie (page 1 ). Mieux, la vérification des rapports d’au‐ dit des cabinets Mazars et Racine, a amené l’expert à faire prévaloir les conclusions du cabinet Racine sur celles de Mazars et conclure qu’il s’agit en définitive de régularisation de convention plutôt qu’autre chose (point 2).

Sur les troisième et quatrième points, l’expert n’a décelé ni pertes d’actifs, ni manque à gagner de la société West african energy. Il en est également ainsi des points 5 et 6, aucune anomalie n’ayant été relevée.

«L’acte I d’une cabale orches‐ trée par Moustapha Ndiaye »

Sur les points 7 et 8, l’expert a été plus explicite et de ses conclusions, on peut retenir qu’aucune anomalie ou abus n’a été constaté. «A la lumière de ce qui précède et des conclusions de l’expert, la plainte initiée par le sieur Moustapha Ndiaye est basée sur un rapport qui ne repose sur aucun standard de comptabilité et d’audit autant national qu’international. (…) C’était simplement l’acte 1 d’une ca‐ bale orchestrée par le sieur Moustapha Ndiaye que le rap‐ port Alioune Touré a fini de dé‐ monter de la plus belle des manières. (…) Au demeurant, les observations faites par les sieurs Moustapha Ndiaye et autres, ont été battues en brèche par l’expert dans ses réponses. (…) En l’espèce, si au départ les graves accusations portées par le plaignant à l’encontre du sieur Samuel Sarr ont pu faire l’objet de spéculations, le rap‐ port de l’expert Alioune Touré , dont les compétences et mé‐ tier sont reconnus par ses pairs et les acteurs de la justice, a fini d’élucider toutes les zones d’ombre sciemment entrete‐ nues par le cabinet Mazars, cheval de Troie du sieur Moustapha Ndiaye », assènent les avocats dans leur requête obtenue par Libération.

«Il est grand temps d’accorder la liberté provisoire à Samuel Sarr »

Les travaux de la centrale arrêtés, les prêts se liguent derrière Samuel Sarr.
Selon eux, « (…) au regard de tout ce qui précède, il est temps, et grand temps, d’ac‐ corder la liberté provisoire au sieur Samuel Amète Sarr. (…) Non seulement, il est régulière‐ ment domicilié à Dakar aux Almadies, mais aussi et surtout qu’il présente de sérieuses garanties de représentation en justice ». En effet, disent‐ils, «(…) malgré qu’il ait été averti de ne pas rentrer de son séjour à Dubaï sous peine d’être ar‐ rêté, il a choisi de revenir au Sé‐ négal pour faire face à ces graves accusations. (…) Il s’y ajoute que depuis qu’il est en détention les travaux de la centrale sont arrêtés pour un démarrage de l’usine qui était prévu en décembre 2024. (…) Par ailleurs, les prêteurs qui ont accordé le financement sont aujourd’hui inquiets du fait de la détention du sieur Sarr à qui ils ont renouvelé leur confiance. (…) Enfin, pour un projet aussi stratégique ayant un impact réel sur la production d’électri‐ cité au plan national, il est inop‐ portun voir incompréhensible de maintenir en prison son « in‐

venteur‐développeur » sur des bases aussi erronées après la lecture du rapport Alioune Touré ».

Les avocats de conclure : «(…) Pour toutes ces raisons , le requérant (ndlr, Samuel Sarr) sollicite sa mise en liberté provisoire , assortie d’un contrôle judiciaire en attendant la poursuite de l’instruction ». Pour eux, «la vérité judiciaire fi‐ nira par éclater à la clôture de l’instruction »

CMG