PROJET DE DEUXIÈME USINE DE DESSALEMENT DE L’EAU DE MER SUR LA GRANDE CÔTE : Le trésor caché d’Acwa Power

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Pour un investissement de 466,2 milliards de Fcfa, Acwa Power allait recevoir du Sénégal 1959 milliards Fcfa durant les 30 prochaines années, à raison de 65,3 milliards de Fcfa par an.

Libération révélait, suite aux instructions présidentielles, le gel du contrat de partenariat public privé (ppp)
signé entre l’Etat et la société saoudienne Acwa power pour la construction et l’exploitation d’une deuxième usine de des‐ salement de l’eau de mer sur la Grande côte. Comme nous l’indiquions, le contrat avait été signé à la Présidence le 29 mars, en pleine transition, après son adoption, le mercredi 20 mars, dans des conditions opaques, par le conseil d’administration de la Sones. Il apparaît, après exploitation de du Document de programmation budgétaire et écono‐ mique pluriannuelle (Dpbep)
2025‐2027, que ce contrat est une vraie escroquerie que le contribuable sénégalais allait supporter.
En effet, le coût du projet est estimé à 710,74 millions d’euros (soit environ 466,2 milliards Fcfa) et couvert par un finance‐ ment à la charge du partenaire privé par fonds propres à 30% et par dette à 70 % (dont dette long terme et dette pour financer le besoin en fonds de roule‐ ment).

Les engagements de l’Etat sur ce projet de Ppp à paiement pu‐ blic, en termes de loyers, sont renversants. Sur la base du rap‐ port d’évaluation préalable du projet et de la note complémentaire soumis par la Sones à l’Unité nationale d’appui aux partenariats public‐privé (Unappp), respectivement en dates du 18 janvier 2024 et 05 fé‐ vrier 2024) sont estimés en moyenne à 65,3 milliards Fcfa par an. C’est dire que le Sénégal devait verser à Acwa power un montant cumulé de 1 959 mil‐ liards Fcfa sur la durée de 30 ans du contrat. D’ailleurs, compte‐ tenu du montant très élevé des engagements attendus de l’Etat au titre de ce projet, l’Unappp a, dans son avis sur le rapport d’évaluation préalable émis le 09 février 2024, attiré l’attention de l’autorité contractante sur la nécessité d’obtenir l’avis conforme du ministre des Finances et du Budget sur la soutenabilité budgétaire du projet sur les finances publiques avant la poursuite du projet. Une recommandation totalement ignorée.


CMG