Tous les postes routiers à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine ont été débloqués après des mois de barrages des transporteurs et des agriculteurs dénonçant notamment la concurrence déloyale de la part de Kiev, a-t-on appris ce lundi 29 avril auprès des autorités douanières polonaises.
Les agriculteurs polonais bloquaient les postes-frontières avec l’Ukraine depuis plusieurs mois pour protester contre l’arrivée des denrées alimentaires en provenance d’Ukraine, dont les importations avaient été libéralisées en 2022 par l’Union européenne, décision qui a conduit à des perturbations sur le marché agricole et alimentaire en Pologne. « On peut traverser tous les passages » frontaliers, a déclaré à l’AFP le porte-parole des douanes à Lublin, Michal Derus, après le déblocage, dans la nuit de dimanche à lundi, du poste de Hrebenne. Les autres postes ont ouvert les uns après les autres, à la suite des décisions de protestataires ou des autorités locales.
Michal Derus a précisé que « désormais, tous les camions sont autorisés à passer, sauf s’ils transportent des produits faisant l’objet de sanctions » d’embargo imposé par la Pologne, notamment sur des céréales. « Si les camions transportent ce genre de produits (sous embargo), ils seront plombés et pourront passer uniquement en transit », a-t-il précisé.
Aides du gouvernement polonais aux agriculteurs
Kiev a aussitôt salué cette information. « Nous exprimons notre gratitude au ministère polonais pour son travail constructif sur le déblocage de la frontière. Nous remercions également les associations sectorielles des deux pays », a écrit le ministre ukrainien de l’Agriculture, Mykola Solsky.
La levée, qui, selon le ministère polonais de l’Agriculture, est un résultat des négociations avec les agriculteurs, et intervient après des annonces d’aides du gouvernement aux agriculteurs n’arrivant pas à vendre leurs stocks de blé sur un marché saturé. Les négociations bilatérales « pas faciles » entre les ministères et les associations se poursuivront, a assuré Mykola Solsky, en annonçant une prochaine session de discussions le 7 mai.