Porté disparu depuis samedi, l’opposant historique ougandais Kizza Besigye a comparu ce mercredi 20 novembre devant une cour martiale à Kampala, la capitale. Cette comparution intervient quelques heures après que son épouse a déclaré qu’il avait été « kidnappé » au Kenya.
On ignore pour le moment les charges qui pèsent contre lui, mais cette comparution fait déjà réagir. Kizza Besigye a dénoncé son procès devant une cour martiale, rappelant qu’il est un civil depuis sa retraite de l’armée en 2001. Pourtant, il continue d’être présenté devant des tribunaux militaires « sur la base de fausses accusations », estime son avocat, qui parle d’« une violation de ses droits humains ».
Un avis partagé par son épouse, Winnie Byanyima, qui a appelé les autorités ougandaises à libérer « immédiatement » son mari, dénonçant son arrestation qu’elle décrit comme un « kidnapping ».
Déjà interpellé à de nombreuses reprises
Kizza Besigye aurait été enlevé samedi dernier à Nairobi, où il participait à la sortie d’un livre d’une ex-candidate à la présidentielle, avant d’être extradé vers l’Ouganda. Ancien candidat à la présidentielle lui-même, Kizza Besigye, n’en est pas à sa première arrestation. Figure emblématique de l’opposition, il a été interpellé à de nombreuses reprises, tout comme plusieurs membres de son parti, le Forum pour le changement démocratique.
Fin juillet, 36 militants avaient été inculpés pour « terrorisme » après avoir été expulsés du Kenya voisin. Sur Twitter, l’opposant Bobi Wine s’est dit choqué que le Kenya, autrefois refuge pour les dissidents ougandais, soit désormais « une zone opérationnelle pour la dictature en Ouganda ».