Nouvel emprunt de 181 milliards F Cfa : Samm sa kaddu alerte sur le «surendettement» du pays

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Avec l’emprunt de 181 milliards F Cfa, la coalition de l’opposition «Samm sa kaddu» s’interroge sur les conditions de son émission et met en garde sur le surendettement du Sénégal, en rappelant que la «dernière estimation du montant de la dette sous l’ère Diomaye est de plus de 1100 milliards en 7 mois».

Le nouvel emprunt de 181 milliards F Cfa de l’Etat suscite des débats et interrogations. «Depuis juin 2024, les émissions d’obligations se succèdent comme autant de coups de marteau sur la fragilité économique du pays. La manœuvre la plus retentissante fut l’Eurobond de 450 milliards de F Cfa, émis avec une désinvolture alarmante, dont les retombées furent nettement moins brillantes que les émissions précédentes. En 2021, en pleine crise sanitaire, le Sénégal avait réussi à lever 508 milliards F Cfa sur une durée de 16 ans, avec un taux de 5, 3%. Aujourd’hui, il n’est même pas certain que les recettes engrangées puissent compenser la déroute de notre trésorerie nationale. La dernière estimation du montant de la dette sous l’ère Diomaye est de plus de 1100 milliards en 7 mois», rappelle la Coalition «Samm sa kaddu», qui assure que des «organisations de la Société civile, loin d’être rassurées, ont même évoqué la possibilité de commissions occultes, soulevant des questions embarrassantes».

Aujourd’hui, regrette la coalition de l’opposition, on fait face à un «surendettement excessif», qui a entraîné un «service de la dette insoutenable». «Le cumul du service de la dette, des charges de personnel et des subventions consume une bonne partie des recettes ordinaires de l’Etat du Sénégal», note la structure qui regroupe plusieurs membres de l’opposition.

Pour étayer son argumentation, elle rappelle les constatations du Fonds monétaire international (Fmi) du 12 septembre 2024 : «Ralentissement de l’activité économique au cours du premier semestre avec des perspectives similaires jusqu’à la fin de l’année 2024. Cette situation est induite par une baisse des recettes fiscales et douanières, et une augmentation des dépenses (subventions et services de la dette), une croissance plus lente que prévu du fait des difficultés du secteur minier et de la construction, un déficit budgétaire projeté à 7, 5%, bien au-delà des 3, 9% prévus dans le budget initial, un endettement supérieur au critère de convergence de l’Uemoa fixé à 70% du Pib.»

Pour «Samm sa kaddu», il s’agit d’un «tableau sombre de l’économie sénégalaise» établi par le Fmi, qui «va nécessairement engendrer une détérioration des conditions vie des populations du fait de la suppression des subventions sur l’électricité, les hydrocarbures et les denrées de première nécessité».

Que faire ? «En attendant, le Sénégal doit désormais s’attendre à rembourser 8125 milliards de F Cfa entre 2025 et 2027, une montagne qui écrase notre horizon économique et rend amères les promesses d’une «renaissance» que l’on nous avait vendue. Que valent donc ces engagements si l’on n’a pas le courage de rompre avec cette dépendance toxique à l’endettement, au profit d’une autonomie qui aurait restauré l’espoir de tout un Peuple ?», s’interroge «Samm sa kaddu».