Ce 3 mai c’est la Journée mondiale de la liberté de la presse. Dans son classement mondial publié pour l’occasion, Reporters sans frontière estime que plus de la moitié des pays de la région Amériques ont vu leur situation se détériorer. Parmi les raisons de cette dégradation des conditions de travail, la stigmatisation des journalistes par les responsables politiques. Ce fut le cas, récemment, au Mexique.
Le Mexique, classé a la 121e position dans le classement de RSF, est le pays qui compte le plus grand nombre de journalistes tués (72) dans le monde au cours des dix dernières années.
Si les mafias de la drogue et leur collusion avec les potentats locaux constituent une forte menace pour les journalistes, le rapport de Reporters sans frontières souligne aussi le rôle des responsables politiques à commencer par son président Manuel Lopez Obrador. « Le président López Obrador et d’autres hommes d’État ont adopté une rhétorique aussi violente que stigmatisante contre la presse, accusant régulièrement les journalistes de soutenir l’opposition. Chaque mercredi se tient une séance intitulée “Qui est qui dans la diffusion de fausses informations ?”, une tentative parmi d’autres du gouvernement de discréditer la presse. Au cours de ses quatre ans de mandat, le président a critiqué les journalistes pour leur manque de professionnalisme et a qualifié la presse mexicaine de “partiale”, “d’injuste” et de “déchet du journalisme” », pointe le rapport.