Des centaines de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les longues coupures d’électricité qu’ont subies les habitants en fin de semaine. Selon le site d’information 14ymedio, les manifestations se sont produites à Santiago, dans le sud-est de l’île. Les gens criaient « corriente y comida », « de l’électricité et de la nourriture ». La population est confrontée à d’importantes coupures d’électricité et à des retards de livraison du panier de base, selon 14ymedio.
Après que les premières photos et vidéos de cette manifestation ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, le gouvernement, « comme à son habitude », souligne 14ymedio, a coupé le signal internet pour empêcher la publication d’autres contenus de ce rassemblement. Les slogans entendus et rapportés au site d’information traduisaient aussi le mécontentement à l’égard du gouvernement. Ainsi, certains manifestants criaient « à bas le communisme » et « à bas Diaz-Canel », le nom du président cubain.
La faute au blocus américain selon La Havane
Et le président n’a pas tardé à réagir. C’est à lire dans Granma, journal officiel du Parti communiste qui, pour une fois, a décidé de ne pas occulter cet acte d’opposition au gouvernement. Selon Miguel Diaz-Canel, cité par Granma, « plusieurs personnes ont exprimé leur mécontentement concernant le service électrique et la distribution de nourriture ». Mais le président cubain, au lieu de reconnaitre une quelconque responsabilité, a dénoncé d’après Granma « la propagande des ennemis de la Révolution cubaine en vue de provoquer… le chaos ».
Pour le gouvernement, des « terroristes basés aux États-Unis » profiteraient des tensions suscitées par les pannes d’électricité et des pénuries alimentaires pour déstabiliser le pays, qui se trouve dans cette situation difficile uniquement à cause de « la politique implacable d’asphyxie économique du gouvernement des États-Unis contre Cuba ». Commentaire de Washington, à travers un message sur X de l’ambassade des États-Unis à Cuba : « Nous appelons le gouvernement cubain à respecter les droits […] des manifestants ». Ce qui a provoqué une réaction immédiate du ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, qui a exhorté Washington à ne pas « s’ingérer dans les affaires intérieures du pays ».