Les autorités soudanaises autorisent finalement l’aide humanitaire en provenance du Tchad à entrer sur leur territoire. C’est ce qu’a annoncé mardi soir Clémentine Kweta-Salami, la coordinatrice humanitaire des Nations unies au Soudan.
Depuis plusieurs jours, des discussions se tenaient entre les Nations unies et le ministère des Affaires étrangères soudanais. Finalement, les autorités de Port-Soudan ont accepté de laisser passer l’aide humanitaire venue du Tchad à destination du Darfour, par la localité de Tina.
Depuis 15 jours, des convois à destination de cette région étaient en effet bloqués à la frontière tchadienne, car les autorités de Port-Soudan soupçonnent le Tchad de laisser passer des armes pour des Forces de soutien rapides (FSR), qui combattent l’armée soudanaise.
Les convois d’aide humanitaire venus du Soudan du Sud pourront donc rejoindre l’État du Nil Blanc par la ville de Renk, et des vols seront organisés à destination des aéroports d’El Fasher, Kadugli et El-Obeid, dans le Darfour et le Kordoffan, détaille notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix.
La coordinatrice humanitaire des Nations unies sur place assure que les contacts sont d’ores et déjà pris avec les autorités locales et les parties impliquées, afin de permettre aux convois de reprendre la route au plus vite.
18 millions de Soudanais en insécurité alimentaire aigüe
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« Il n’y a pas de temps à perdre », a-t-elle commenté. D’après le Programme alimentaire mondial (PAM), le conflit qui ravage le Soudan depuis près de onze mois risque en effet d’engendrer « la plus grande crise de la faim au monde », alerte-t-il ce mercredi 6 mars. Selon le PAM, aujourd’hui, moins de 5 % des Soudanais peuvent s’offrir un repas complet par jour, et 18 millions sont en insécurité alimentaire aigüe, dont 5 millions ont atteint le dernier palier avant la famine.