Libération reproduit le discours prononcé hier par le Président Bassirou Diomaye Faye à
l’occasion de la clôture du «sommet de l’avenir » organisé en marge de l’Assemblée générale
de l’Onu.
«Je remercie le secré‐ taire général pour l’initiative d’organiser ce sommet et salue ses efforts pour un monde de paix, un monde stable où règne le développement inclusif. L’avenir que nous voulons nous commande de ne laisser personne de côté face aux nombreux défis que sont la paix et la sécurité, la réduction des inégalités, l’éradication de la pau‐ vreté, la justice et l’équité. Nous ne pouvons réaliser cet avenir que dans la recherche de solutions communes dont le fondement se trouve dans un cadre multilatéral ; cadre qui inspire confiance et adhésion, et sert les intérêts de tous. Autrement, il continuera de susciter la méfiance des uns, la défiance des autres, et de perdre ainsi la crédibilité et la légitimité attachées à son autorité.
A ce propos, j’aimerai partager avec vous quatre observations. Premièrement : Il est clair que notre futur ne peut se construire sur le modèle actuel dominé par les injustices, l’extrême pauvreté qui touche 10 % de la population mondiale, les tensions géopolitiques de haute intensité et le réchauffe‐ ment sans précédent de la pla‐ nète qui affectent gravement nos pays.
Le constat est alarmant et comme le soulignent les rapports du secrétaire général de
l’Onu, si les tendances actuelles se maintiennent, 575 millions de personnes vivront encore dans l’extrême pauvreté d’ici
- Ce qui va entraver davan‐ tage tout espoir de développement durable.
Face à cette situation, il est impératif de s’attaquer au cycle infernal de la dette dont les taux anormalement élevés asphyxient de nombreux pays du
Sud. Ce système d’iniquité que souligne le récent rapport de la Cnuced, constitue une entrave croissante à la prospérité mondiale, en particulier dans les
pays en développement dont les taux d’emprunt sont 2 à 12 fois supérieurs à ceux appli‐ qués aux pays développés.
Pour une meilleure soutenabi‐ lité de la dette, il faut réformer les conditions d’accès au crédit surtout le crédit export, en assouplissant les règles sur les taux d’emprunt et la durée des délais de grâce et des périodes- de remboursement. Deuxièmement : la nécessité de réformer la gouvernance politique, économique et financière mondiale pour refléter les réalités d’aujourd’hui. Même si des progrès ont été accomplis récemment, notamment la décision du G20 d’attribuer un siège permanent à l’Afrique, et celle des Etats membres du Fmi d’accorder un troisième siège à l’Afrique dans son conseil d’administration, il reste beaucoup à faire pour garantir une pleine inclusion des pays en développement dans ces instances.
- Troisièmement : il est impératif de renforcer les actions en faveur de l’éducation et de la formation professionnelle et technique pour lutter contre l’ignorance et l’endoctrinement et doter les jeunes de mé‐ tiers et de moyens d’épanouissement. Un tel investissement contribuera à lut‐ ter contre les inégalités et à la
- réalisation des Objectifs de développement durable (Odd). Il est plus qu’urgent d’accélérer la mise en œuvre du plan de relance des Odd initié par le Secrétaire général.
- Quatrièmement : il est essentiel d’investir davantage dans la connectivité et la digitalisation par le renforcement des infrastructures numériques, l’innovation et le soutien à l’industrie
- créative des jeunes sur qui repose l’avenir. Nous devons of‐ frir aux jeunes les moyens de se
- former, de réussir et de s’épanouir. Ils doivent être au cœur de nos actions et associés dans la gestion et les prises de décisions en tant que vecteurs de
- paix et acteurs de développement. Je vous remercie de
- votre attention ».