La frontière entre le Bénin et le Niger reste fermée.

Spread the love

Plusieurs déclarations des dirigeants des deux
pays ne laissent pas entrevoir pour le moment un règlement de leur différend autour de la fermeture de leur frontière et de l’exploitation d’un pipeline qui doit permet‐ tre d’exporter du pétrole nigérien.
Dans une interview à la télévision nationale, le président béninois, Patrice Talon, a regretté, le 30 mai, que son émissaire à Niamey n’ait pas été reçu par le président du Niger Abdourahamane Tiani. Mais le lendemain, à l’occasion d’une conférence de presse diffusée sur la télévision nigérienne, c’était au tour du Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine de répondre au président béninois. La question du maintien de la fermeture de la frontière et les problématiques d’exportation du pétrole sont au cœur de cette tension. Le pipeline qui doit permettre d’exporter, via le Bénin, le pétrole brut extrait du gisement d’Agadem, a officiellement été mis en service début mars. Cependant, le premier chargement de pétrole au port de Sèmè‐Kpodki n’a eu lieu que le 19 mai dernier. Les difficultés d’expor‐ tation persistent donc.
Frontière (bis)
Selon le président béninois Patrice Talon, « la réouverture de la frontière est un préalable nécessaire
pour les formalités douanières ». Un argument qui semble difficilement entendable pour le Premier
ministre nigérien. Pour Ali Lamine Zeine, ce message d’apaisement n’en est pas un. « En sachant perti‐ nemment que la position de notre pays est le maintien de la frontière fermée pour raison de sécurité, on s’interroge sur ce que cela veut dire », souligne‐t‐il. Patrice Talon a réitéré dans son intervention la disponibilité de son administration à
collaborer, notamment au sujet de la douane. « Mais sur le terrain, les
choses ne sont pas si simples », as‐ sure le Premier ministre du Niger. Selon Ali Lamine Zeine, « le prési‐ dent Talon n’a pas fait cas du ren‐ voi de nos représentants du port de Sèmè‐Kpodki. Nous avons des
inspecteurs qui y étaient » précise‐ t‐il. « La police béninoise a été chargée de les chasser. Est‐ce que cela est normal ? ». Le Premier ministre nigérien rappelle que « dans les accords à la fois bilatéraux et tripar‐ tites, il faut que toutes les parties soient présentes au moment où l’on fait le chargement. Nous conti‐ nuons à dire que le Niger n’a au‐ cune responsabilité dans ce qui arrive ». Et Ali Lamine Zeine de conclure que : « la responsabilité du Niger, c’est l’observation stricte de tous les accords qui ont été si‐ gnés à la fois avec les Chinois, mais également avec le Bénin ». Une réunion de médiation s’est tenue à Niamey la semaine dernière à l’initiative la société chinoise Wapco. Mais aucun terrain d’entente ne semble pour l’instant avoir été trouvé.