Un expert de la banque a été discrètement écroué la semaine dernière parle doyen des juges.
Libération révèle qu’une rocambolesque affaire de détournement de fonds secoue la Société générale Sénégal(ex-Sgbs). Le service d’audit interne de la banque a détecté dans un premier temps, lors d’une vérification, 8 virements frauduleux d’unmontantde139.407150fcfa sur la période du 26 février 2024 au 30 août 2024. a la suite d’autres vérifications, les virements frauduleux se sont élevés à la somme de 413.021.088 fcfa. n’empêche, la banque était encore loin de ses surprises puisque le montant total en cause a «grimpé» pour atteindre la somme de 1.911.000.000 fcfa.
un audit est en cours et le montant du préjudice devrait d’ailleurs être revu à la hausse. qui plus, les virements frauduleux ont commencé depuis…2013. Le contrôle interne a vite fait de découvrirque tous les virements frauduleux étaient effectués par a.D (52 ans), expert dans la banque. en effet, ce dernier effectuait les virements dans, au moins, quatre comptes logés dans d’autres banques. L’un appartient à son épouse qui vit aux usa et l’autre au cabinet d’un ami avocat où son frère officie comme comptable. Son frère interrogé, à la suite de la plainte déposée par la banque à la Dic, jure qu’il se chargeait juste de récupérer les fonds pour les remettre au mis en cause et qu’il ne savait pas qu’ils étaient d’origine frauduleuse. face aux enquêteurs, a.D a reconnu les faits après avoir tenté, dans un premier temps, de les nier.
Cependant, il persiste à dire qu’il n’aurait détourné «que» 413.021.088 fcfa qu’il aurait utilisé pour faire du «social» et «aider des cités religieuses ». Pour autant, il est revenu sur le modus operandi qui lui a permis de saigner sur plusieurs années la banque de l’intérieur sans éveiller des soupçons. en effet, son rôle en tant qu’expert, consistait à valider les virements internationaux des banques confrères.aussi, suite au consentement des clients qui devaient recevoir des fonds, il modifiaient les informations d’anciens Swift après les avoir convertis de format «Pdf»enformat «Word».ensuite, il les retournait enformat « Pdf», les imprimaitetles soumettait aux agents de la banque, chargés du traitement. une fois ce processus terminé, il réceptionnait les Swift traités qu’il valide.
a l’en croire, quand les fonds étaient déposés dans les comptes, les titulaires lui remettaient leurs chèques, tout en y inscrivant le montant qu’il souhaitait encaisser. en ce moment, le mis en cause montait de faux messages Swift en utilisant la modalité dérogatoire de traitement manuel des Swiftréservé à des cas particuliers.
Ce, pour contourner le service de contrôle interne et approvisionner frauduleusement les comptes en cause. a la suite d’une information judiciaire demandée par le parquet la semaine passée, a.D a été écroué par le doyen des juges pour escroquerie, faux et usage de faux en écritures de banque, obtentiond’avantages induspar introduction dans unsystème informatique et blanchiment de capitaux. Le dossier risque de connaître des rebondissements qui feront beaucoup de dégâts dans d’autres structures (…).
CMG