Treize ans après l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima, son opérateur Tokyo Electric Power Company (Tepco) prépare l’étape la plus compliquée et dangereuse du démantèlement de cette centrale : le retrait de 880 tonnes de combustible nucléaire qui ont fondu après la fusion de trois de ses réacteurs provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Tepco annonce qu’il va envoyer cette semaine une sonde à l’intérieur d’un des réacteurs détruits pour un essai d’extraction des débris radioactifs.
La sonde va retirer au fond du réacteur 2 de la centrale de Fukushima quelques grammes de débris nucléaires, à l’aide d’un bras robotique de 22 mètres de long. L’appareil télécommandé, capable de résister à la radioactivité la plus forte, a été développé en Grande-Bretagne par une filiale de Veolia Nuclear Solutions et Mitsubishi Heavy Industries.
Il faudra une semaine à la sonde pour atteindre les débris nucléaires qui ont formé du corium, un mélange très radioactif de combustible fondu et d’éléments d’acier et de béton. Et réapparaître, le mois prochain, avec un échantillon de minuscules débris de 880 tonnes de combustible nucléaire fondu.
Un démantèlement complexe
Cet échantillon doit permettre aux ingénieurs d’obtenir des informations plus précises au fond des réacteurs. Il s’agit aussi d’améliorer la précision du bras robotique, sa sûreté et sa maniabilité. « Nous procéderons avec prudence en faisant de la sécurité notre priorité absolue », a déclaré lundi un responsable de Tepco lors d’une conférence de presse.