Les quatre agents des services secrets égyptiens – le général Tareq Saber, les colonels Aser Kamal et Hicham Helmi ainsi que le commandant Magdi Cherif – accusés de l’enlèvement, des tortures et du meurtre du jeune doctorant italien Giulio Regeni en 2016, pourront être jugés, même en leur absence, a décidé la cour d’assises de Rome ce lundi 18 mars.
Le corps de Giulio Regeni, 28 ans, avait a été retrouvé dans un fossé près de Caire le 3 février 2016, neuf jours après son enlèvement. Les autorités égyptiennes ont toujours refusé de fournir les coordonnées des agents égyptiens à la justice d’Italie.
Mais « nous avons enfin la certitude que le procès pourra se dérouler », s’est exclamée, sous les applaudissements d’un petit comité de soutien devant le tribunal, Me Alessandra Ballerini, l’avocate de la famille de Giulio Regeni.
La cour d’assises de Rome a en effet rejeté les objections juridiques soulevées, lors de l’audience du 20 février dernier, par la défense des quatre accusés, membres des services de sécurité égyptiens, au motif qu’un jugement par contumace est compatible avec la législation italienne en cas de torture.
Mais le chemin pour rendre justice au jeune doctorant s’annonce ardu. Le procureur, Sergio Colaiccco, a expliqué qu’il faudra un travail fructueux du ministère italien des Affaires étrangères « pour obtenir la collaboration des autorités égyptiennes afin d’entendre les 27 témoins qui vivent en Égypte ».