Au Sénégal, la décision des autorités vendredi d’accorder 10 millions de FCFA aux familles de 79 personnes tuées au cours des manifestations politiques entre février 2021 et 2024 et 500.000 FCFA d’aide à plus de 2.000 ex-prisonniers (libérés à la faveur d’une loi d’amnisitie ) fait polémique. Si l’opposition s’alarme du fait que ces indemnités soient accordées en dehors de toute procédure judiciaire, Amnesty International, qui suit les dossiers des nombreuses familles de victimes, salue cette aide.
Au Sénégal, les familles des personnes décédées au cours des manifestations qui ont secoué le pays entre février 2021 et 2024 vont bénéficier de dix millions de francs CFA d’assistance chacune. « Un premier pas », assurent les autorités sénégalaises, avant la mise en place d’une commission de réparation, chargée d’indemniser les victimes des manifestations de l’opposition de ces trois dernières années.
Cette enveloppe de 10 millions de FCFA permet d’apporter une aide immédiate et urgente aux familles endeuillées ou dont certains membres sont encore blessés. « Les personnes qui sont décédées étaient pour la plupart des chefs de famille », rappelle Seydi Gassama, directeur d’Amnesty international au Sénégal, joint par notre correspondante Léa-Lisa Westerhoff. Ils ont laissé des veuves et des orphelins « qui sont dans une situation extrêmement précaire ».
Cette aide est plutôt conçue comme une première mesure d’assistance, selon la ministre de la Famille, Maïmouna Dieyer. Seydi Gassama fait également une distinction entre réparation et assistance, la première survenant après un processus judiciaire. Or, « C’est une exigence des familles que justice soit rendue aux victimes et pour cela, il faut que la loi d’amnistie soit abrogée… ». Ce texte adopté dans les derniers jours du régime de Macky Sall exempt de poursuites toutes les personnes arrêtées ou condamnées dans le cadre de ces manifestations. En attendant, soixante familles qui ont porté plainte pour homicide, attendent de pouvoir soumettre leur dossier à la justice.