Nombreux hommages en Inde après la mort ce vendredi 4 janvier de l’architecte du programme nucléaire du pays. Âgé de 88 ans, il avait notamment mené les essais d’armes atomiques du pays dans le secret et le contexte de la « guerre froide ». Et acquis un statut d’icône alors que l’Inde a, depuis, rejoint le club très fermé des puissances militaires et nucléaires incontournables.
L’opération s’appelait « Bouddha qui sourit», mais elle était des plus sérieuses. En 1974, l’Inde transporte du plutonium en secret dans le Rajasthan ou elle va faire détonner sa première bombe nucléaire. Le cerveau de ces essais qui surprennent le monde, c’est Rajagopala Chidambaram. Il sera privé de visa par les États-Unis, qui lanceront des sanctions contre l’Inde, inquiets de sa proximité avec l’URSS.
Indépendance stratégique
En 1998, l’Inde effectue cinq essais nucléaires de plus sous sa direction et rejoint le club des puissances atomiques. Chidambaram achève de graver sa légende, celle de l’homme qui a permis à l’Inde de gagner son indépendance stratégique. « Un vétéran, un visionnaire, un scientifique irremplaçable », la classe politique indienne lui rend aujourd’hui unanimement hommage.
150 têtes nucléaires
Car elle est bien loin aujourd’hui l’époque des sanctions américaines, alors que l’Inde possède plus de 150 têtes nucléaires et que le monde se bat pour lui vendre des armes. Ou encore pour y construire des centrales nucléaires, une énergie dont la maîtrise doit aussi beaucoup à l’acharnement de Chidambaram.