Ce samedi 23 mars, une nouvelle loi de sécurité nationale entre en vigueur à Hong Kong. Elle couvre de nouveaux crimes politiques qui n’étaient pas inclus dans la précédente loi draconienne, imposée par la Chine en 2020. Alors que les autorités locales se sont félicitées pour ce « moment historique » de « fierté collective », l’effet immédiat constaté à Hong Kong a été de museler encore plus qu’auparavant les citoyens hongkongais.
Depuis le virulent resserrement sécuritaire à Hong Kong il y a quatre ans, il est très difficile de rencontrer des Hongkongais acceptant de commenter la situation politique.
L’un d’eux, un infirmier d’une trentaine d’années, a accepté parler au micro de RFI à la seule condition que sa voix soit altérée, affirmant que la police avait la technologie pour retrouver une personne sur un seul extrait de voix : « Le message principal qu’ils veulent faire passer, c’est de réduire tout le monde au silence. Ce que l’on pense de cette loi, c’est que c’est comme tirer sur un cadavre, on est déjà mort et on nous tire dessus une fois de plus. »
« On ne sait pas qui vont être les premiers ciblés »
Pour cette comptable qui espère quitter Hong Kong prochainement, il est faux d’imaginer que l’on avait déjà atteint le pire, car cette loi-ci va encore plus loin : « Ma crainte, sachant que quand la loi de sécurité nationale est entrée en vigueur en juillet 2020, ils ont procédé à des arrestations dans les heures qui ont suivi, et cette fois, je ne sais pas qui vont être les premiers ciblés. »
Les premiers ciblés pourraient bien être les manifestants de 2019 qui ont choisi de s’exiler pour éviter des poursuites en justice, ou plutôt les membres de leur famille restés à Hong Kong, car la nouvelle loi prévoit notamment de punir toute personne qui soutiendrait, directement ou indirectement, un fugitif.