Un juge militaire américain a déclaré valable l’accord de peine négociée pour Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le « cerveau » des attentats du 11-Septembre 2001, une décision pourtant révoquée début août par le Pentagone après le fort émoi suscité auprès de nombreux proches des près de 3 000 victimes, a indiqué jeudi un responsable américain.
« Le juge militaire a décidé que les accords préalables à la procédure pour les trois accusés sont recevables et applicables », a expliqué à l’AFP un responsable américain, sous condition d’anonymat. Cet accord, validé mercredi par le juge, selon cette même source, devrait éviter à ces trois hommes détenus sur la base militaire américaine de Guantanamo, la peine capitale. Il n’était pas clair dans l’immédiat si les procureurs allaient faire appel de cette décision.
Khalid Cheikh Mohammed, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, sont accusés de terrorisme et du meurtre de près de 3 000 personnes dans les attentats sur le sol des États-Unis, un des épisodes les plus traumatiques de l’histoire du pays.
En échange d’une sentence de réclusion criminelle à perpétuité – selon les médias américains – Khalid Cheikh Mohammed, qui s’était vanté auprès d’enquêteurs d’avoir imaginé et organisé les attentats les plus meurtriers de l’histoire, évite, grâce à cet accord, un procès où il encourrait la peine de mort. Or cette décision, annoncée fin juillet, avait choqué de nombreux proches des victimes et suscité de virulentes critiques dans le camp républicain, dans un pays en pleine campagne présidentielle.
Des hommes torturés et jamais jugés
« Avec effet immédiat, dans l’exercice de mon autorité, je révoque ainsi les trois accords » de peine négociée, avait expliqué le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, dans une brève note, estimant que « la responsabilité d’une telle décision » devait lui revenir. « Les familles des victimes, les membres de nos forces armées et les Américains méritent de voir les procès de la commission militaire être tenus dans cette affaire », avait déclaré le chef du Pentagone, quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse.
Les trois hommes n’ont jamais été jugés, la procédure devant les amener en procès s’étant enlisée autour de la question de savoir si les tortures qu’ils ont subies dans les prisons secrètes de la CIA entachaient les preuves à leur encontre. La plupart des gens connaissent Khalid Cheikh Mohammed grâce à la photo prise de lui le soir de sa capture en 2003, les cheveux ébouriffés et la moustache touffue, vêtu d’un pyjama blanc.