Le chef de la junte au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a estimé, lundi 13 janvier, qu’Emmanuel Macron avait « insulté tous les Africains » dans son discours où le président français dénonçait « l’ingratitude » de certains pays envers Paris.
Dans un discours en ouverture de la conférence des ambassadeurs, le 6 janvier à Paris, Emmanuel Macron avait affirmé que « la France n’est pas en recul en Afrique », en dépit des pays qui ont exigé le départ des troupes françaises basées sur leur sol. Le président de la République avait ajouté : « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci. Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps. L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. »
Ces mots avaient provoqué des réactions virulentes en Afrique, notamment au Tchad et au Sénégal. Lundi 13 janvier 2025, c’est au tour du Burkina Faso de réagir à ces propos. Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte, a taclé la prise de parole d’Emmanuel Macron. « Il a insulté tous les Africains (…) Voilà comment ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de vœux.
Les relations entre le Burkina Faso et la France n’ont cessé de se dégrader depuis la prise de pouvoir par la force du capitaine Traoré, en septembre 2022. Au Sahel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont obtenu, en 2023, le départ des forces françaises de leur sol. Le Tchad et le Sénégal ont également pris des mesures : Niamey a exigé le départ d’ici fin janvier des troupes françaises, et Dakar a demandé la fermeture des bases françaises et la fin de toute présence militaire étrangère.
« Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, on dénonce les accords. Si on ne dénonce pas les accords, juste dire qu’ils quittent les bases (militaires), on n’a rien fait », a affirmé lundi le capitaine Traoré.