À Gaza, les gangs prolifèrent au milieu du chaos de la guerre

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À Gaza, un autre fléau s’ajoute depuis quelques semaines aux bombardements israéliens, aux maladies, au manque d’eau et de nourriture : la criminalité. Des gangs ont vu le jour et ils ont fait régner la terreur à Gaza, pillant des maisons et les rares convois humanitaires.

À Gaza, jusque-là l’autorité était entre les mains du Hamas. Il y a la branche armée, en guerre contre Israël. Mais le Hamas, c’est aussi le gouvernement, l’administration et la police. C’est la police du Hamas qui était notamment chargée de sécuriser les convois de vivres, qui entrent dans la bande de Gaza. Mais Israël a dit : stop. Les Israéliens accusent le Hamas de détourner cette aide. Le mois dernier, une voiture de police du Hamas a été ciblée par une frappe israélienne. Depuis, les policiers du Hamas se font très discrets.

Alors Gaza, zone de guerre, s’est progressivement transformée en zone de non-droit. Comment garantir la sécurité des convois d’aide humanitaire attaqués par des criminels ou par une foule affamée ? Et surtout, quelle alternative à l’autorité du Hamas ? À Gaza, il existe trois compagnies de sécurité privées. Mais avec la guerre, elles ne sont plus opérationnelles. Israël aurait approché les grandes familles gazaouies, des chefs de clans, pour leur demander de remplir ce rôle. « Mais à Gaza, personne ne bouge sans l’autorisation du Hamas », confie un témoin anonyme, contacté sur place.

Des rations alimentaires revendues à prix d’or

« N’enterrez pas trop vite le Hamas », poursuit ce même témoin. « Ne vous fiez pas à ce que racontent les Israéliens. Après six mois de guerre, le Hamas est toujours en place dans l’enclave. La preuve, dès que l’armée israélienne se retire d’une position, les hommes du Hamas reviennent », dit-il. Exemple : l’hôpital Al-Chifa. En novembre dernier, Israël en prend le contrôle. Cette semaine, son armée est obligée de mener un deuxième assaut pour traquer des cadres du Hamas qui s’y trouvaient de nouveau.

C’est au milieu de ce chaos que des gangs ont vu le jour. Ces dernières semaines, ils ont donc attaqué des convois d’aide humanitaire. Mais ils ont aussi mis la main sur les rations alimentaires parachutées dans l’enclave. Leur butin est revendu au prix fort aux Gazaouis. « Mais leur règne ne va pas durer longtemps », assure notre témoin. « Le Hamas est déjà en train de reprendre la main. Certains de ces malfrats auraient même été exécutés », raconte le Gazaoui.