C’est la fin d’une série de mésaventures pour Danone en Russie : le géant agroalimentaire français a annoncé, vendredi 22 mars, qu’il allait céder sa filiale en Russie à un homme d’affaires lié au dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. Le groupe en avait perdu le contrôle en juillet 2023. Cette transaction met un terme à un long périple dans lequel Danone perd des plumes.
L’information a été dévoilée en février par le Financial Times, qui cite un document envoyé au ministère russe de l’Agriculture. La transaction est évaluée à 17,7 milliards de roubles, soit 177 millions d’euros. La perte totale reconnue par Danone est de 1,2 milliard d’euros.
Après le début de la guerre en Ukraine, Danone, comme d’autres entreprises occidentales, a envisagé la suspension de ses activités en Russie, marché qui représentait 5% de son chiffre d’affaires mondial. Mais la société a mis plus de sept mois pour initier le processus de transfert de ses activités.
En juillet 2023, coup de théâtre : la Russie annonce reprendre le contrôle « temporaire » des actifs russes de Danone. Une décision que Moscou présente comme une réaction aux sanctions frappant les entreprises russes à l’étranger. Puis, nouvelle volte face le 1er mars 2024, quand le président Vladimir Poutine signe un nouveau décret annulant le contrôle des actifs de Danone par l’État russe, sans aucune explication.
Aujourd’hui, avec cette cession à un proche du président tchétchène Ramzan Kadyrov, Danone tire un trait sur son aventure russe. Le groupe avait été l’une des premières multinationales à s’y installer en 1992, après l’effondrement de l’Union soviétique.