Débat Sonko-Amadou Ba : Tout sur le timing, le diffuseur et les journalistes…

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Dans L’Observateur (mercredi 23 octobre), le nouveau président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), Mamadou Oumar Ndiaye, prévenait que le Premier ministre et président de Pastef, Ousmane Sonko, et le président du mouvement «Nouvelle responsabilité», Amadou Bâ, ne peuvent pas débattre seuls en cette période d’élection. Une telle confrontation entre deux têtes de liste pour les législatives du 17 novembre violerait «l’égalité, l’équité et l’équilibre dans le traitement médiatique des candidats», avait-il justifié.

L’on pensait alors que les parties favorables à ce duel rentreraient leurs armes à la suite de cette sortie du gendarme de l’audiovisuel, mais il n’en est rien. Elles tiennent à leur débat. Du moins si l’on en croit le communiqué de l’École d’art oratoire et de leadership (Eao) portant la signature de son président, Cheikh Diallo, l’ancien gourou de la com de Karim Wade, sous Abdoulaye Wade. «Les deux parties nous ont ouvertement exprimé un intérêt vif pour la tenue de cette confrontation télévisée, un événement qui serait une première dans l’histoire politico-médiatique du Sénégal», a indiqué le patron de l’École, repris par Les Échos.

Guidée par cet «intérêt vif», l’Eao s’attelle déjà à l’organisation du face-à-face entre l’actuel chef du gouvernement et un de ses prédécesseurs. «Nous sommes totalement prêts, clame Cheikh Diallo. Nous avons fixé les règles du jeu, avec un brainstorming et un benchmarking de tous les meilleurs débats du monde aux États-Unis et en France. Nous avons fait une séquence adaptée à la sociologie du milieu.»

Résultat ? Des modalités précises : l’Eao propose un débat de 90 minutes, 45 en français, autant en wolof. La chaîne ITV d’Emedia a été choisie comme diffuseur. «La Rts étant sous tutelle du Cnra, qui est régi par des textes, et afin d’éviter une rupture d’égalité devant le service public de l’audiovisuel en cette période de campagne, une chaîne privée a été choisie», justifie le patron de l’Eao.

Chaque débatteur, selon le plan proposé par les services de Cheikh Diallo, aura droit à 12 invités et se tiendra debout devant un pupitre, un bloc-notes de quatre pages vierges, un stylo et une bouteille d’eau. Trois journalistes se chargeront d’animer les échanges. Chaque camp en choisira un alors que le Synpics désignera le troisième. «Pour le moment, il ne reste que la confirmation définitive de Amadou Bâ», souligne-t-on dans le communiqué de l’Eao.

Ousmane Sonko de son côté «a certifié à l’Eao qu’il est prêt à débattre soit le lundi 28 [octobre] soit le mardi 29», rapporte Les Échos, citant «des sources proches des organisateurs au niveau de» l’école de Cheikh Diallo.

Le Cnra peut-il s’opposer à la tenue de ce débat ? «Certains juristes» interrogés par Les Échos sont formels : «On ne peut pas empêcher deux personnes de discuter, d’échanger, de débattre. La preuve, les médias organisent des débats ici ou là pendant la campagne.»