En Libye, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU a rencontré le 20 mars 2024 l’homme fort de l’est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, et son Premier ministre, Oussama Hammad. Jusqu’à présent, Abdoulaye Bathily refusait d’avoir des contacts avec le chef d’un gouvernement de l’est installé à Benghazi et non-reconnu par la communauté internationale. Cette rencontre pourrait-elle marquer un tournant dans la crise libyenne ?
Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a rencontré le 20 mars 2024 Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, et le premier ministre de son gouvernement, Oussama Hammad, afin de tenter de faire avancer le processus politique vers des élections.
Ce n’est pas la première fois que Bathily et Haftar se rencontrent. Mais, jusqu’à présent, le représentant des Nations unies refusait d’avoir des contacts avec le Premier ministre de l’est, installé à Benghazi et non-reconnu par la communauté internationale.
Un tournant ?
Cette rencontre pourrait marquer un tournant dans la crise libyenne. Elle a été très bien accueillie à l’est du pays. Abdelhadi al-Houij, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Hammad l’a décrite comme « importante ». « C’est un pas dans la bonne direction », a-t-il déclaré en indiquant : « Nous sommes une partie essentielle du processus politique, si ce processus n’avance pas, il faut alors nous écouter. »
L’initiative lancée il y a un an par Abdoulaye Bathily pour réunir les quatre instances de l’État en excluant le gouvernement de Benghazi a fini par échouer et aucune réunion n’a pu être organisée, sous pression du camp de l’est.
Sortir de l’impasse
L’envoyé spécial Bathily a-t-il changé d’avis ? Il est vrai que les consultations politiques en cours sont difficiles et n’arrivent pas à mettre en place un nouveau gouvernement intérimaire d’union nationale qui sera chargé d’organiser les élections.
Pour plusieurs observateurs, la rencontre de l’envoyé spécial avec Khalifa Haftar comme avec le premier ministre Oussama Hammad à Benghazi, vise, en associant ce gouvernement à la table des discussions, à sortir de l’impasse actuelle.
Pour d’autres, Bathily n’agit pas seul : il aurait eu le feu vert des Américains, désireux d’arracher l’homme fort de l’est libyen des bras de Moscou.
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