Macky Sall a plaidé pour un changement en profondeur du commerce mondial. Ceci permettrait d’offrir à «tous les pays, des opportunités d’occuper leurs populations, jeunes et femmes en particulier, par la création d’emplois ou d’autres activités génératrices de revenus».
Par Malick GAYE – «Pour que le commerce mondial soit durable, il faut que chacun y trouve son compte.» Macky Sall n’a pas manqué de partager avec l’Organisation mondiale du commerce (Omc) ses observations pour un bon déroulement des échanges internationaux. Invité à échanger sur le thème «Commerce mondial inclusif et durable», Macky Sall a estimé que celui-ci «ne peut être durable quand ceux qui ont plus, gagnent toujours plus, et ceux qui ont moins, perdent toujours plus ; quand la libre circulation des personnes, des biens et services, censée être régulée par les vertus de la loi du marché, est faussée par la loi du plus fort ; quand, par la guerre commerciale, des mesures nationales à effets extraterritoriaux portent préjudice à des tierces parties ; quand des subventions agricoles abusives violent les règles de concurrence loyale au détriment de millions de petits producteurs ; quand des pays développés, principaux pollueurs, continuent d’utiliser le charbon et interdisent le financement à l’étranger des sources d’énergie fossile, y compris le gaz, pourtant beaucoup moins polluant que le charbon. Ce n’est ni juste ni équitable ; quand, par des pratiques d’évasion ou de congés fiscaux abusifs, l’impôt n’est pas payé là où la richesse est créée. Je pense en particulier à l’industrie numérique et extractive». A ce sujet, a souligné le Président Sall, il faut saluer l’Accord historique de l’Ocde d’octobre 2021, sur l’impôt minimum mondial de 15%. Aussi, pour le président de la République, «si le système ne répond pas à sa raison d’être principale, il creuse les inégalités au lieu de les réduire ; il accentue les tensions au lieu de les apaiser ; il multiplie les contentieux au lieu de les résoudre ; il aggrave les risques de sa contestation et crée les conditions de sa remise en cause». Macky Sall plaide pour la réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, afin qu’elle soit plus juste et plus inclusive. «Après l’admission de l’Afrique au G20 et l’octroi au continent d’un 3e siège au Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi), poursuivons nos efforts pour la réforme de l’architecture financière internationale, y compris le Fmi, la Banque mondiale et le système de notation des Agences d’évaluation», a-t-il soutenu. Avant d’ajouter : «Un commerce mondial inclusif nécessite un système de règlement des différends opérationnel, transparent et accessible à tous les membres (…) L’équité et l’inclusion doivent rester au cœur de notre agenda. Un commerce mondial équitable offre à tous les pays des opportunités d’occuper leurs populations, jeunes et femmes en particulier, par la création d’emplois ou d’autres activités génératrices de revenus.