CHEIKH DIBA : «Le budget 2025 traduit une rupture, aussi bien dans la stratégie d’allocation des ressources que dans les choix budgétaires »

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Le ministre des Finances et du Budget a pris une circulaire en date du 21 janvier 2025 portant sur la mise en place des crédits et l’exécution des dépenses pour la gestion 2025.

Dans une circulaire adres‐ sée aux présidents d’ins‐ titutions, au secrétaire général de la Présidence, aux ministres et au secrétaire géné‐ ral du gouvernement, le minis‐ tre des Finances a fixé les modalités d’exécution du bud‐ get de cette année. D’emblée, Cheikh Diba a fait un rappel : «L’exécution du budget, au titre de l’année 2024, s’est déroulée dans un contexte marqué par la survenance de plusieurs évène‐ ments aux niveaux internatio‐ nal et national. Sur le plan international, à l’instar des pré‐ cédentes gestions budgétaires, l’environnement économique et financier a été marqué par le prolongement des incertitudes dues aux tensions géopoli‐ tiques avec notamment la crise russo‐ukrainienne, le conflit Is‐ raélo‐palestinien et le durcisse‐ ment des conditions financières induit par les politiques moné‐ taires restrictives des grandes banques centrales en vue de contenir les pressions inflation‐

nistes, la multiplicité et la récur‐ rence des chocs climatiques. Au niveau national, les contextes politique et socio‐économique ont également été des facteurs ayant considérablement en‐ tamé le déroulement normal de l’exécution budgétaire ».

En effet, «relativement au contexte politique, il a particulièrement été marqué par l’organisation successive de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 et des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. En effet, le premier scrutin a impacté l’exécution du budget, avec la mise en place d’un gouvernement resserré de vingt‐cinq (25) portefeuilles ministériels contre trente‐quatre (34) dans le précédent régime. Ce nouvel attelage gouvernemental a nécessité des modifications dans la répartition des services de l’Etat entraînant ainsi une nouvelle configuration du budget initial et des dota‐ tions qui leur sont allouées. Le second a fait l’objet d’engage‐

ment de dépenses pour au moins 20 milliards de Fcfa », indique le ministre des Finances et du Budget.

Cheikh Diba d’ajouter : «Quant au contexte socio‐économique, les tensions sociales ont été à l’origine du ralentissement de l’activité économique intérieure avec une croissance du Pib réel à 6,7% contre une prévision ini‐ tiale de 9,2%. L’encours de la dette a été réévalué, avec comme conséquence une hausse substantielle du service de la dette publique, charge budgétaire sur l’année 2024, en lien avec la réévaluation de la parité du dollar Us impactant sur le niveau d’endettement ». D’ailleurs, dit l’argentier de l’Etat, «ces tensions socio‐économiques ont conduit à des moins‐values de recettes, justi‐ fiant des ajustements au niveau des dépenses pour préserver les équilibres budgétaires. A cela, s’ajoutent la réévaluation à la hausse de la subvention à l’énergie et la prise en charge fi‐Mise en page 1

nancière de la lutte contre la cherté de la vie.
A cet égard, compte tenu de l’influence des circonstances politiques, de la conjoncture socio‐économique nationale et internationale et de la nécessité de prendre en charge les dé‐ penses incompressibles, dans un souci de rationalisation des dépenses en vue de les aligner sur les priorités, il a été procédé à des annulations de crédits ou‐ verts et des réallocations de res‐ sources disponibles à travers la loi n° 2024‐16 du 31 décembre 2024 portant loi de finances rectificative pour l’année 2024 ». Pour l’année 2025, Cheikh Diba affirme : «Le budget a été éla‐ boré sur la base des orientations du nouveau référentiel des politiques publiques décliné à travers l’Agenda national de transformation «Sénégal 2050», expression de notre volonté collective de bâtir un Sénégal souverain, juste, et prospère. En cela, il consolide, d’une part, les efforts de redressement des Finances publiques, et d’autre part, il amorce la dynamique de changement structurel aux plans économique et social, en s’appuyant sur les quatre piliers de la Stratégie nationale de dé Mise en page 1

veloppement du Sénégal défi‐ nis ainsi qu’il suit : économie compétitive ; capital humain de qualité et équité sociale ; amé‐ nagement et développement durable ; gouvernance et engagement africain. Les dépenses étant arrêtées à 6 614,8 mil‐ liards de Fcfa, le budget 2025 traduit une rupture, aussi bien dans la stratégie d’allocation des ressources que dans les choix budgétaires».

D’après le ministre des Finances et du Budget, «dans la stratégie d’allocation des ressources budgétaires, les mesures fortes annoncées sont centrées sur la rationalisation des dépenses courantes et d’investissement afin de prioriser les charges incompressibles et dégager des marges budgétaires susceptibles d’être réorientées vers les besoins les plus urgents. Dans les choix budgétaires, l’accent est mis sur l’inscription prioritaire des dépenses d’investissement ayant un fort impact économique et social, alignées sur les nouvelles orientations politiques et nécessaires à la réalisation des objectifs fixés par l’Agenda national de transformation «Sénégal 2050».