L’Inspection générale des Finances (Igf) puis la Cour des comptes ont mis en cause un carnage financier à l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda) sur la période 2010‐2014. Elles ont recommandé des poursuites judiciaires qui n’ont jamais été suivies d’effets comme l’a constaté la Cour des comptes dans son rapport de suivi en date de 2022.
Selon les informations de Libération, l’Igf avait identifié une liste d’opérations non justifiées pour un montant de 59 018 009 Fcfa. L’Igf avait recommandé des poursuites judiciaires contre l’ancien Dg, Omar Samb. La Cour des comptes a fait une autre découverte concernant le Fonds de garantie des projets ar‐ tisanaux (Fgpa) qui a pour mis‐ sion principale de constituer une
garantie auprès des établissements financiers agréés par l’Apda afin de permettre aux opérateurs du secteur artisanal d’accéder facilement aux crédits. Le Fgpa est administré par deux principaux organes de l’Apda sur délégation du ministère chargé de l’Artisanat : le Co‐ mité de crédits présidé par le directeur général et le Service ju‐ ridique du crédit. Selon la Cour des comptes, Oumar Samb, ancien directeur général a opéré des prélève‐ ments importants sur ce fonds «pour faire face notamment à des besoins de trésorerie et couvrir des dépenses de fonctionne‐ ment ». Il s’agit de 23 835 924 Fcfa, 1 833 924 Fcfa, 20 000 000 Fcfa, 23 468 845 Fcfa et 2 700 000 Fcfa. Oumar Samb a indiqué à la Cour que ces prélèvements ont été opérés du « fait des retards répétitifs dans la mise en place de la dotation budgétaire de l’agence … »
et « pour faire face aux charges salariales du personnel et aux autres dépenses de fonc‐ tionnement notamment les factures d’eau, de téléphone, d’électricité, de loyer qui ont été supportées par le Fgpa pour évi‐ ter la paralysie de l’Agence ». La Cour a constaté que les pièces justificatives relatives à ces opérations n’ont pas été produites par l’ancien Directeur général. Aussi, elle a demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice de faire ouvrir une enquête judiciaire pour défaut de justification des prélève‐ ments présumés opérés par Omar Samb. Dans son rapport en date de 2022 sur le suivi de ses recom‐ mandations, la Cour des comptes a constaté que la justice n’a pas été saisie à ce jour.
CMG