BARRAGE D’AFFINIAM : Les impactés réclament une embouchure pour sauver leurs rizières

Spread the love

Les populations du département de Bignona ont sonné la mobilisation ce week‐end dans le village d’Affiniam, situé dans la commune de Mangagoulac. Elles réclament la construction d’un pont qui va permettre l’ouverture d’une embouchure pour sauver leurs rizières

«Nous avons sonné la mobilisation pour exprimer notre amertume et dénoncer les difficultés que nous rencontrons depuis que l’installation du barrage. Nos rizières ne produisent plus, nos puits n’ont plus d’eau, nos terres devenues arides, nos arbres, les plus gros et plus beaux arbres, tout comme la mangrove ont disparus. Pire nos eaux n’ont plus de pois‐ sons. Conséquence : à Bi‐ gnona, nous achetons le Kg de poissons entre 3.000 et 3.500 Fcfa», a laissé entendre Déme Diatta, porte‐parole des popu‐ lations qui sont regroupées au‐ tour d’un cadre de concertation sur le barrage d’Affiniam.
«Nous étions là avant le bar‐ rage d’Affinam. Aujourd’hui que nous sommes toujours là. Nous disons que le barrage est en train de nous causer beaucoup de tort. Depuis 40 ans nous sommes à Affiniam, nous

vivons un mal. Un mal qui pince le cœur. Et pour cause, nous n’avons plus de poissons dans le département de Bignona. Et pourtant, avant la construction de l’ouvrage, on nous a fait croire qu’une fois le barrage construit, nous aurons beau‐ coup de riz et assez de pois‐ sons», a ajouté M. Diatta.

«La construction de ce barrage a beaucoup impacté sur la vie de nos populations et les conséquences qu’il a entrainé sont à la fois néfastes et incommensurables. Nous ne pouvons plus supporter notre souf‐ france. C’est pourquoi, nous interpellons solennellement le Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diomaye Faye, son Premier ministre Ousmane Sonko et l’ensemble des membres de leur gouvernement pour leur dire que cet ouvrage ou barrage anti‐sel d’Affiniam qui détruit de jour en jour nos nappes phréatiques, n’a plus d’utilité pour nos populations. Nous

leur demandons de nous venir en aide car, l’heure est grave dans le département de Bi‐ gnona», a soutenu et plaidé Déme Diatta.

«Nous plaidons la construction d’un pont à côté du barrage. Ce pont va nous permettre d’avoir une marée haute et une marée basse et des poissons. Ce qui est plus grave, il n’y a même eu d’études environnementale avant la construction du barrage. Cela nous amène à interpeller le ministre de l’Environnement pour lui dire que le barrage d’Affiniam a détruit tout l’environnement de notre département», conclut Déme Diatta.

Pour sa part Bilaly Keita, direc‐ teur du barrage d’Affiniam, indique : «l’Etat a mis en place des programmes et des projets qui sont en train d’intervenir dans la vallée. C’est le cas du projet Proval Cv qui est en train de faire des aménagements dans la vallée et d’ici juin 2025, nous

aurons les premiers aménage‐ ments qui n’ont pas suivis la construction. Les immenses potentialités de la vallée de Bignona ne sont judicieusement pas exploitées par les producteurs. Il leur appartient de mettre en valeur ces superficies

laissées en friche pour encourager l’Etat qui a mis en place les infrastructures secondaires, les intrants, le matériel agricol et des structures d’accompagnement, à faire plus et mieux».