AMADOU BA, LEADER DE LA NOUVELLE RESPONSABILITÉ« Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires et je nourris un doute profond sur la véracité de ces allégations »

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Le leader de la Nouvelle responsabilité a fait face à la presse hier. Amadou Ba a saisi l’occasion pour répondre aux accusations de falsification de chiffres proférées par le gouvernement.

Amadou Ba d’emblée ex‐ primé sa solidarité en l’endroit des sinistrés après les crues du fleuve. «Dès le 17 sep‐ tembre dernier, j’avais alerté sur l’urgence d’une action res‐ ponsable et coordonnée de la part du gouvernement face à ces conditions météorolo‐ giques extrêmes. J’avais insisté sur la nécessité de mobiliser toutes les ressources du pays pour répondre efficacement à cette crise. Aujourd’hui, il est impératif que ces actions soient menées avec rigueur pour protéger nos populations et prévenir de nouvelles tragédies », a‐t‐il dit pour enchainer : «Il est de mon devoir et de ma responsabilité de mettre en lu‐ mière les réalités qui traversent notre pays. Depuis que les nou‐ velles autorités sont en place, il
y a maintenant six mois, j’ai choisi librement de garder le silence. Mais un silence qui n’est
pas de l’indifférence. J’ai volontairement refusé de multiplier les interventions publiques pour leur laisser le temps de s’installer, de prendre connaissance des dossiers et surtout de présenter leur vision pour sortir le Sénégal des difficultés croissantes auxquelles il est confronté. Mais avant d’aller plus loin, je voudrais revenir sur l’élection présidentielle passée. Et, je tiens tout d’abord à renouveler mes sincères remerciements aux Sénégalaises et aux Sénégalais qui m’ont accordé leur confiance ». Il ajoute : «En tant que candidat de la majorité sortante, j’avais fait preuve de la plus grande loyauté. J’avais mené ce combat avec détermination, toujours guidé par l’intérêt supérieur de notre pays. Nous avions fondé notre démarche sur la paix, la stabilité et la concorde, des valeurs essentielles pour notre Nation. Malgré les accusations grotesques de corruption des juges du Conseil constitutionnel et toutes les tentatives de déstabilisation, j’avais continué à agir avec droiture et fidélité à mes principes. Pour ma part, je n’ai jamais posé un seul acte de déloyauté. J’ai toujours respecté mes engagements et assumé mes responsabilités. Aujourd’hui, les Sénégalais savent qui a trahi qui ».

«Je n’ai jamais posé un seul acte de déloyauté »
Le leader de la Nouvelle responsabilité de poursuivre :«C’est dans ce contexte que je me tourne maintenant vers les élections législatives à venir. Et malgré tout ce qui s’est passé, j’ai fait le choix, pour l’intérêt supérieur du Sénégal, de m’engager dans cette nouvelle bataille, aux côtés d’autres partis politiques et d’autres coalitions.
Cela inclut même notre an‐ cienne coalition, où certains membres, lors de la présidentielle, avaient refusé de s’investir pleinement, voire travaillé contre le candidat de notre camp. Ce choix, je l’assume pleinement. C’est un sacrifice que j’accepte, car au‐delà des désac‐ cords et des divergences personnelles, c’est l’avenir de notre pays qui doit toujours primer. Pour bâtir cette intecoalition, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour parvenir à un accord global couvrant tous les départements. Malheureuse‐ ment, les exigences divergentes des uns et des autres n’ont pas permis d’aboutir à un consensus total ».
Toutefois, dit‐il, «nous avons réussi à conclure des accords partiels. Les discussions se poursuivent. Je compte bien respecter scrupuleusement mes engagements. Car pour moi, la parole donnée est sa‐ crée et l’intérêt de la nation reste au‐dessus de toute autre considération ». Amadou Ba de s’en prendre au nouveau régime : «Aujourd’hui, il est clair que nous sommes dirigés par un gouvernement qui n’arrive pas à prendre la pleine mesure des enjeux.

Depuis son installation, qu’avons‐nous vu ?

Du surplace, du pilotage à vue, des promesses sans lendemain et surtout l’absence de solutions concrètes pour répondre aux préoccupations urgentes de notre peuple. Et pendant ce temps, les problèmes persistent et s’aggravent. Au lieu de s’attaquer aux vrais défis, l’équipe actuelle préfère la menace, l’intimidation et la division. Elle cherche à faire taire les voix discordantes plutôt que de rassembler et de construire un avenir commun. Le peuple sénégalais mérite mieux que cela. Le pouvoir ne s’exerce pas dans la peur ou la contrainte. Le pouvoir s’exerce dans le dialogue, la concertation et l’action au service du bien commun. En République et en démocratie, le pouvoir s’exerce par la persuasion et non par la terreur ».
«Le pouvoir s’exerce par la persuasion et non par la terreur »
En effet, martèle‐t‐il, «ces der‐ niers jours, des accusations graves ont été portées contre ma personne. Je ne suis pas ici pour m’engager dans des polémiques ni pour répondre par l’invective. Parce que les at‐ tentes du pays sont ailleurs. Je dois, néanmoins, rétablir la vérité, avec sincérité et sérénité et rappeler les faits, rien que les faits. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m’être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit. Et je le dis avec foi, fermeté et solennité : je n’ai jamais été « épinglé » dans aucun rapport d’audit.

J’ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance et je rends grâce à Dieu pour cela. Aujourd’hui, certains m’accu‐ sent sans apporter la moindre preuve concrète. Il est facile d’accuser sans fondement, mais la vérité demeure : je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires. Et je nourris un doute profond sur la véracité de ces allégations ». Il fait valoir à cet effet : «Il m’a été reproché des faits préten‐ dument couverts par un rap‐ port d’audit sur la période 2019‐2023. Je tiens à rappeler une évidence : de 2019 à 2023, je n’étais plus ministre des Finances. Mon passage au ministère des Finances s’est terminé le 6 avril 2019. Alors, que l’on m’explique : comment pourrais‐je être tenu pour responsable de faits qui se sont produits à une époque où je n’étais pas aux commandes du ministère des Finances ? Ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi révélatrices d’une volonté délibérée de désinformer.

L’honnêteté intellectuelle et la rigueur devraient être les bases du débat, pas des tentatives désespérées de détourner l’attention. Ce qui est attendu du Premier ministre et de son gouvernement, c’est de répon‐ dre aux besoins du peuple sé‐ négalais et non de se livrer à des jeux de diversion. Je les in‐ vite à sortir des querelles et à se concentrer sur l’essentiel, c’est‐ à‐dire gouverner pour le bien de notre pays ». De plus, Amadou Ba signale : «Je tiens à le préciser claire‐ ment : depuis mon entrée dans le gouvernement, en septem‐ bre 2013, aucun terrain ne m’a été attribué, aucun immeuble, aucun appartement, aucune villa de l’Etat ne m’a été cédée ou octroyée sous quelque forme que ce soit.
Ces accusations d’accaparement de biens publics me concernant sont injustifiées. Elles relèvent de la pure calomnie et du dénigrement. Je n’ai jamais détourné les biens de l’Etat, ni failli à ma mission de service public. En tant que serviteur de l’Etat, je n’ai jamais menti au peuple sénégalais, ni cherché à me dérober à mes responsabilités.

Ce parcours, je l’ai mené avec honnêteté et j’ai la conscience tranquille. Ces accusations apparaissent dans un contexte particulier, celui de la préparation d’une campagne électorale. Certains cherchent peut‐être à semer la confusion et à discréditer ceux qui, comme moi, ont consacré leur vie au service de la nation. Mais je tiens à être clair : ces me‐ naces ne m’empêcheront pas d’aller à la rencontre des Séné‐ galais pour défendre ma vision et mon engagement pour le pays. Je continuerai à travailler avec la même détermination pour notre peuple, avec la foi inébranlable en la transparence et l’intégrité. Enfin, je tiens à rappeler que je ne laisserai aucune diffamation ternir mon nom ni entacher mon parcours. J’ai toujours respecté la loi et les principes de justice et j’exige que ces principes me soient également appliqués ».
Après être revenu sur largement sur passage au ministère des Finances, Amadou Ba a critiqué le nouveau référentiel : «Je ne suis pas surpris de voir des similitudes entre la «vision Sénégal 2050 » et le Pse d’une part, ni avec ma Déclaration de politique générale ou encore avec certaines de mes proposi‐ tions de campagne, d’autre part. Cette «vision Sénégal 2050 » re‐ prend largement les bases éta‐ blies par le Pse, à travers ses trois axes.

Cette vision de déve‐ loppement, que j’ai pilotée de 2014 à 2019 en tant que ministre des Finances, a permis au Sénégal d’entrer dans une dynamique de croissance soutenue et de transformation économique. Cela dit, les grandes vi‐ sions comme le Pse ou la « Vision Sénégal 2050 » ne doi‐ vent pas se limiter à de beaux discours ou à des vitrines poli‐ tiques. Elles ne seront crédibles que si elles s’appuient sur des actions concrètes et des résul‐ tats tangibles. Or, si la situation budgétaire décrite par l’actuel Premier ministre est avérée, il est évident que la mise en œuvre de cette nouvelle vision se réalisera difficilement. On m’accuse aussi d’être un fonc‐ tionnaire milliardaire. Soyons clairs : je ne possède pas la richesse qu’on me prête et je n’en ai nullement besoin. Mon parcours, mon travail acharné et ma compétence m’ont per‐ mis de bien gagner ma vie, comme cela aurait été le cas pour tout honnête serviteur de l’Etat qui aurait eu la même trajectoire. J’ai gravi les échelons au mérite, depuis mes débuts comme Inspecteur des Impôts, jusqu’à mes fonctions de Chef du Centre des grandes entre‐ prises, de Directeur des Impôts, avant de devenir le Directeur général des Impôts et des Do‐ maines, pendant sept ans.

Ensuite, j’ai eu l’honneur de servir notre pays comme Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, pendant six années, puis comme Ministre des Affaires étrangères et enfin comme Premier ministre. Dans chacune de ces fonctions, j’ai toujours mis l’intérêt du Sénégal au‐dessus de tout. J’ai formé des générations d’Inspecteurs des impôts, dont l’actuel Premier ministre. Et quand l’actuel Président de la République sortait de l’Ecole nationale d’administration, j’étais déjà le directeur général des Impôts et des Domaines. Naturellement, mon parcours m’a permis de percevoir des revenus proportionnels aux responsabilités exercées. Ceux qui me critiquent sont aujourd’hui au pouvoir. Je les invite à publier les revenus qu’ils ont perçus tout au long de leur carrière. Ils ont accès aux informations concernant mes propres revenus, disponibles à la Solde et à la Direction généraledes Impôts et des Domaines.Qu’ils les publient tous ! Le peuple sénégalais mérite de connaître la vérité, sans ambiguïté ni manipulation ».