AFFAIRE MAMAN AICHA NDONG : Après de «graves présomptions », sa copine de 16 ans déférée au parquet

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Un rebondissement est survenu dans l’affaire Maman Aicha Ndong du nom de cette fille
de 15 ans portée disparue puis retrouvée sans vie dans le canal de Missirah. Sa copine de
16 ans, avec qui elle a été vue vivante pour la dernière fois a été déférée au parquet ce 2
septembre pour meurtre. Même si elle a nié les faits lors de ses deux interrogatoires, la
police a relevé des « présomptions graves » contre A.Guèye. Nos révélations exclusives
sur les péripéties de l’enquête.

Le 25 août 2024, Famara Ndong s’est présenté au poste de police de Bargny pour déclarer la disparition inquiétante de sa fille Maman Aicha Ndong (15 ans). Dans sa déposé, il a été indiqué que cette dernière était en compagnie de son amie A.Guèye, âgée de 16 ans. Immédiatement, les policiers se sont rendus, en compagnie de A.Guèye, sur les lieux où elle aurait perdu de vue Maman Aicha Ndong. Après de vaines recherches, les policiers sont retournés sur les lieux, le 27 août 2024, vers 12 heures. Suite à de recherches ardues, ils ont retrouvé, dans le canal de Missirah, un corps sans vie d’une fille âgée d’environs 15 ans, couchée sur le ventre, flottant dans les eaux usées, les jambes pliées, les mains tendues vers l’avant et la silhouette flottante. L’odeur et la nature du corps laissait présager que la mort remonterait à quelques jours.

Après les constatations d’usage, le corps a été transporté à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff pour autopsie.

Pour autant, compte tenu de l’état de décomposition avancée du corps, les circonstances exactes du décès n’ont pu être établies.

Famara Ndong, père de la victime : «Je suis persuadé qu’elle a été entrainée de force dans le canal »

Devant les enquêteurs, Famara Ndong est revenu sur les faits. «Dans la nuit du 25 au 26 aout 2024, ma fille dénommée Maman Aicha Ndong, âgée de 15 ans, a été envoyée, vers 20 heures par sa maman khadidiatou Diallo, pour lui acheter du lait caillé à la boutique «Neex Soow» du coin. Depuis lors, elle n’était pas revenue. J’ai effectué avec tous les membres de ma famille des recherches qui sont restées vaines. C’est suite à ces vaines recherches que mon épouse m’a fait savoir que notre fille était accompagnée par sa copine, la nommée A.Guèye, la fille d’une de nos voisines. C’est sur ces entrefaites que je me suis rendu chez cette dernière où étant, je n’ai pas trouvé ma fille sur place. J’ai demandé néanmoins à A.Guèye si elle n’avait pas vu ma fille mais la réponse qu’elle m’a servie est qu’elles étaient ensemble en allant à la boutique ; et que c’est sur le chemin de retour qu’elle l’a subitement perdu de vue dans une ruelle au sein de notre quartier sis à Bargny Missirah, sans autres précisions.
Ainsi, j’ai insisté pour qu’elle m’explique davantage, mais elle n’a pas voulu se prononcer clairement. C’est dans ce sillage que j’ai décidé de saisir la police par rapport à cette situation. J’ai eu à me rendre chez un certain Moussa sans autres précisions après avoir eu des informations comme quoi il suivait pas fille quand elle sortait de la maison. Je lui ai demandé s’il n’avait pas vu ma fille, il m’a répondu par la négative. En état d’ébriété, il m’a fait savoir qu’il la suivait souvent mais sans me dire les raisons. Alors, c’est ce jour, aux environs de 12 heures à 13 heures, que nous avons été informés de la découverte du corps sans vie de ma fille dans le canal des eaux usées de Bargny Missirah.
Sans désemparer, mon épouse et moi sommes venus à la police pour avoir la confirmation
de cette nouvelle. On nous a certifié que le corps sans vie de ma fille a été repêché dans le canal des eaux usées de Bargny Missirah ». Le père de famille d’ajouter : «Je vous précise que ma fille Maman Aicha Ndong n’a pas de fréquentation particulière dans le quartier. Pratiquement, elle ne sort pas de la maison familiale. Ma fille n’a pas non plus d’antécédent psychique et je suis persuadé qu’elle a été entrainée de force dans le canal. Par conséquent, je porte plainte contre toute personne impliquée dans cette affaire pour que justice soit rendue ».
Expliquant les conditions dans lesquelles son enfant est sorti de la maison le jour de sa disparition, Khadidiatou Diallo, mère de la victime, a affirmé aux policiers avoir remis une somme de 500 Fcfa à sa fille pour qu’elle achète du lait caille destiné à son diner. Elle a précisé que Maman Aicha Ndong s’est rendue à la boutique de vendeur de lait en compagnie de sa copine A.Guèye. Elle indique que c’est la sœur de Maman Aicha Ndong qui lui a signalée aux environs de 21 heures que Maman Aicha Ndong n’est toujours pas rentrée à la maison.

C’est sur ces entrefaites, qu’elles ont commencé à la rechercher dans le quartier de Missirah car ce n’été pas dans ses habitudes de trainer dans la rue à des heures aussi tardives. Khadidiatou Diallo raconte avoir interpellé A.Guèye qui est la dernière personne à être en contact avec sa fille avant sa disparition et lui a demandé le lieu exact où elle se serait séparé de Maman Aicha Ndong. C’est ainsi qu’A.Guèye lui a dit que revenant d’un point Wave après avoir acheté du lait caillé, elles ont emprunté une ruelle inhabituelle qui se trouve aux environs immédiats d’un canal et c’est précisément à ce niveau qu’elle a perdu de vue Maman Aicha Ndong sans autres précisions.
A.Guèye a retracé, avec les policiers, l’itinéraire qu’elles avaient suivi le jour de la disparition de Maman Aicha. Elle les a conduit au point de leur séparation et c’est là que, contre toute attente, le corps sans de la victime a été retrouvé.
Une disparition «mystérieuse»
Dans ses explications, A.Guèye dit qu’elle avait devancé la défunte de quelques mètres, C’est ainsi que cette dernière avait mystérieusement disparu. L’enquête de voisinage a permis aux policiers de savoir que lors des recherches, les nommés A.Ciss et A.Ndione, habitants tous les deux dans le même quartier que la défunte, ont croisé cette nuit‐là victime et sa copine A.Guèye sur le chemin du retour.
Entendu, A.Ndione a déclaré avoir d’abord croisé A.Guèye et Maman Aicha Ndong chez le vendeur du lait caillé à Bargny Mboth avant de les dépasser quelques minutes après au seuil d’une ruelle qui mène vers leurs domiciles respectifs à Missirah. Il a signalé avoir constaté que ces dernières discutaient de la ruelle à emprunter. Quant à A.Ciss, il a abordé dans le même sillage qu’A.Ndione. Il soutient que dans la nuit du 25.08.2024, vers 21 heures, il a dépassé les susnommées à
quelques mètres du lieu de drame.
Convoquée pour son audition, M.Ciss, demi‐sœur de la victime a souligné que c’est bien A.Guèye qui avait accompagné sa sœur à Mboth chez le vendeur de lait caillé avant sa disparition. Selon elle, sa sœur qui devait se charger cette nuit‐là de préparer le diner avait tardé à rentrer. C’est avec un mauvais pressentiment qu’elle commençait à s’inquiéter et avec sa mère, elles ont entrepris des recherches pour retrouver la victime. C’est ainsi qu’elle a croisé A.Guèye qui a reconnu être la dernière personne à être en contact avec sa sœur avant que cette dernière ne disparaisse. Interrogée, A.Sène a soutenu que la victime était aussi sa copine. Elles habitent ensemble dans le quartier Missirah. Selon elle, la nuit des faits, la défunte s’est présentée devant leur domicile pour lui demander de l’accompagner à Mboth, à la boutique du vendeur de lait caillé. Mais, elle renseigne avoir opposé un refus car elle était sur le point de prendre sa douche. C’est après que, vers 21 heures, sa copine A.Guèye est venue chez elle pour l’annoncer avoir perdu de vue la défunte, «de façon mystérieuse », dans une ruelle réputée dangereuse.
Ce que A.Guèye a dit aux enquêteurs
Par la suite, A.Guèye a été interrogée en présence de sa mère et de de son avocat. Elle a dit que dans la nuit du 25/078/2024, accompagnée de la victime, elles sont parties acheter du lait caillé, avant de rejoindre le multiservice, portant l’enseigne «Dabakh », sis à Missirah pour y faire un retrait de 10.000 Fcfa pour le compte de sa tante. Après avoir effectué ledit retrait, elles ont continué leur chemin, en prenant la route menant vers le canal de Missirah. Arrivée à une ruelle, elle a voulu prendre un raccourci menant directement vers le domicile de la victime, mais celle‐ci l’en aurait dissuadé, tout en lui demandant de longer le canal.
Ainsi, elle a accédé à sa demande. Arrivées juste au niveau de la dernière maison, située à l’angle, elle aurait bifurqué à gauche, en prenant les marches des escaliers qui mènent vers la rue tout au long du canal. Lorsqu’elle s’est retournée, elle n’a plus revu la victime, qui était juste auparavant derrière elle. Ce que lui semblait un peu mystérieux. C’est ainsi qu’elle aurait entamé des recherches aux abords immédiats dudit lieu, en vain. Dans le même sillage, elle serait partie aviser sa tante, mais celle‐ci, qui avait à ses côtés son petit‐ami et sa sœur ainée lui aurait répondu avec mépris, tout en minimisant les faits.
Le constat troublant des policiers
A la suite de toutes ces déclarations, les enquêteurs ont effectué un autre transport sur les lieux, pour tenter de retracer le film de l’horreur. Aussi, ils ont constaté que l’endroit où A.Guèye dit avoir perdu de vue la victime est à six mètres environs du lieu où le corps sans vie de cette dernière a été retrouvé. Mieux, les rues sont bien dégagées et éclairées la nuit.
Des mêmes suites, les policiers ont convoqué le tenancier du point Wave «Dabakh » à savoir R.Diène. Au cours de son audition, ce dernier a déclaré que A.Guèye, en compagnie de Maman Aicha Ndong, se sont bel et bien présentées dans son multiservice la nuit du dimanche 25.08.2024 entre 20
heures 25 minutes et 20 heures 29 minutes. Selon lui c’est A. Guèye qui y a fait un retrait de 10.000 Fcfa. Il a par ailleurs mis des extraits de vidéos de surveillance à la disposition des enquêteurs. L’exploitation des extraits de la vidéo surveillance du multiservice a permis effectivement de constater que la principale mis en cause dans cette affaire s’est arrêtée devant le point Wave pour y retirer de l’argent. Les policiers ont aussi vu dans les images la victime qui se tenait devant le multiservice et qui avait entre ses mains un sachet en plastique de couleur rouge renfermant surement le lait caillé qu’elle était partie acheter. En ce moment précis, A.Guèye parlait avec un groupe de personnes qui venait de les dépasser au niveau du point Wave. A l’issue, elle est retournée à l’intérieur du point pour y effectuer un retrait, avant de repartir en compagnie de la victime.

Second interrogatoire d’A.Guèye

Interpellée lors de son nouvel interrogatoire en présence de son avocat par rapport à sa conversation avec ces individus, A.Guèye a soutenu qu’ils se sont rencontrés par hasard dans cette ruelle. Ce sont des membres de son «Dahira ». Ils discutaient des préparatifs du Gamou de Tivaouane 2024, ainsi que des modalités du transport. Identifiés et entendus, A.Seck, P.S.Ndiaye et M.M.Ndiaye ont tous abordé dans le même sens que A.Guèye. Selon ces derniers, la susnommée fait partie de leur Dahira. Ils discutaient des préparatifs du Gamou de Tivaouane. Après avoir soulevé plusieurs incohérence dans les déclarations de A.Guèye, les policiers ont relevé «des présomptions graves » qui pèsent sur elle. Selon eux, la mise en cause, la mise en cause, qui prétend ne rien connaître de la disparition de la défunte n’a même pas fait l’effort d’informer les parents de la victime. La balle est désormais dans le camp du camp du procureur. Hier, A.Guèye a fait l’objet d’un retour de parquet.

CMG