Législatives anticipées au Japon: déroute électorale pour le parti conservateur au pouvoir

Spread the love

Le parti au pouvoir au Japon a perdu sa majorité à la chambre basse du Parlement lors de législatives dimanche 27 octobre, pour la première fois depuis 2009, selon des projections. Un échec cuisant pour le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba qui a convoqué ce scrutin anticipé.
Le Parti libéral-démocrate (PLD) est crédité de 153 à 219 sièges, selon de premières projections de la chaîne de télévision publique NHK. Bien en deçà de la majorité absolue de 233 sièges sur 465. Un tel résultat serait quasi-inédit dans l’histoire du PLD, qui a réussi à se maintenir au pouvoir presque sans interruption depuis 1955.

« Nous avons été sévèrement jugés », a déclaré Shigeru Ishiba à la NHK, la télévision publique japonaise. Les électeurs « ont nettement exprimé leur volonté de voir le PLD réfléchir (aux causes de sa défaite) et devenir un parti agissant en ligne avec la volonté du peuple », a-t-il ajouté.

Inflation et scandale de caisse noire

Les Japonais infligent donc au parti conservateur une déroute électorale, rapporte notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. Les têtes tombent, certains des barons du parti perdent leur siège. Son partenaire du Komeito (centre droit) est, lui aussi, fragilisé. Les Japonais font payer à la coalition au pouvoir la hausse de l’inflation. La baisse de leur pouvoir d’achat leur donne un sentiment d’appauvrissement.

Le parti conservateur doit aussi sa défaite à un scandale de caisse noire de financement illégal du parti lui-même, ses liens avec l’Église de l’unification ou secte Moon très controversée. Le Premier ministre Shigeru Ishiba voit son avenir politique compromis.

Une plus large coalition pour se maintenir au pouvoir

Trois heures après la fermeture des bureaux de vote, les estimations de la NHK basées sur des sondages sortie des urnes ne déterminaient toujours pas si la coalition gouvernementale que forment le PLD et son allié le Komeito avait pu conserver la majorité absolue.

Des projections diffusées par les quotidiens nippons Asahi et Yomiuri suggéraient cependant que la coalition avait probablement échoué à la conserver. Pour se maintenir au pouvoir, son parti devra tenter de créer une plus large coalition.

Ce n’est pas évident et cela limitera sa capacité d’action. Le gouvernement risque d’être paralysé.  Une période d’incertitude et de vide politique s’ouvre au Japon.