Face à la presse hier, le directeur général de Dakar Dem Dikk a appuyé les propos
de son ministre de tutelle, El Malick Ndiaye quant à la situation des sociétés pu‐
bliques de transports terrestre et aérien. Assane Mbengue a révélé que Dakar Dem
Dikk (DDD) qu’il dirige depuis mai 2024, est confrontée à plusieurs soucis liés à la
mauvaise gestion du régime précédent.
Lors du face‐à‐face du gouvernement avec la presse, le Premier ministre (Pm) avait annoncé la couleur. «Des doutes légitimes persistaient mais jamais on n’aurait imaginé…», avait alerté Ousmane Sonko sur la ges‐ tion du régime précédent. Quelques jours plus tard, c’est le ministre des Transports aériens et terrestres, El Malick Ndiaye qui, profitant de la rencontre politique du parti au pouvoir à la suite de la
publication des listes et coalitions de listes par le Conseil constitutionnel pour les législatives de novembre prochain avait, lui aussi, tiré la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des Sénégalais sur les micmacs de son département et directions affiliées en annonçant, dans la foulée, les sorties de plusieurs ministres et directeurs de société pour livrer la bonne parole après l’état des lieux de la gestion du régime de Macky Sall.
Le premier à se jeter dans l’eau, le directeur de la société publique de transport terrestres Dakar Dem Dikk (DDD). En effet, au détour d’un pont de presse hier, Assane Mbengue a débusqué les cafards de la boite depuis des années et mouillé, un autre ancien directeur, Me Moussa Diop. «On a trouvé une facture d’un billet d’avion estimé à 35 millions», a révélé le directeur général de Dakar Dem Dikk
pour qui, cet état de fait, est une aberration listant plusieurs autres manquements dans le fonctionne‐ ment de la boîte au moment de prendre ses rênes notamment, dans le versement des recettes quotidiennes par les receveurs des bus.
«Sur 100 receveurs, 20 ne reversaient pas, quotidiennement, l’argent collecté sur le système de ticketing sur Wave», a‐t‐il dénoncé. S’agissant de la dette sociale et fiscale, Assane Mbengue est revenu sur la hausse notée chaque et signalé que les fournisseurs ne sont pas aussi payés. Cette raison, selon lui et pour non‐respect des enga gements de DDD, a conduit la boite à une situation délicate tant la subvention de l’Etat ne suffit plus pour y faire face et les institutions financières ont perdu confiance. «Entre 2016 et 2017, l’Etat devait à DDD une dette de 16 milliards. Après on a fait une dette croisée…», a‐t‐il fait savoir. 70 bus immobilisés au Port Et comme si cela ne suffisait pas, Assane Mbengue a révélé qu’à son arrivée à DDD, il a trouvé 70 bus immobilisés au Port autonome de Dakar (Pad) durant des mois.
A la question de savoir les raisons, il a été dit que c’est dû au non‐paiement du transitaire par DDD. Pour tirer cette affaire, le transitaire a été invité à s’expliquer avec la nouvelle équipe. Ironie du sort, il ressort qu’il avait déjà encaissé plus que la somme 500 millions pour un si moindre nombre de véhicules. «C’est exagéré», s’écrie le directeur général de DDD. Mais il ne s’est pas arrêté en si bon chemin.
En effet, pour savoir plus et confronté, il se trouve que le transitaire un contrat montant de près de 2 milliards (1,9 milliard exacte‐ ment). Sans appel d’offres ni mis en concurrence, il avait gagné ce marché par entente directe. Cependant, après évaluation, il a reconnu, selon Assane Mbengue,
qu’il doit à DDD 97 millions sur la somme déjà encaissée et proposé une réduction de 50%. «C’est du ja‐ mais vu», a‐t‐il dénoncé, indiquant que le transitaire a reconnu que c’est de la surfacturation». Autre point évoqué, ‘est a question de l’argent collecté dans le cadre de la coopérative des travailleurs. Les montants, selon le Dg de DDD, ne sont pas reversé. Tout comme la dette due aux fournisseurs qui avoisinent 500 millions et remontant à la période 2014 jusqu’à 2017.
Aussi, affirme‐t‐il que DDD ne payait pas les préjudices d’accidents. «C’est seulement la se‐ maine dernière que nous avons soldé certains préjudices de 200 voire 300 mille. Finalement, DDD a perdu la solvabilité et la crédibilité devant les institutions financières alors qu’au même moment, DDD fait des dépenses de prestiges exorbitants», a dénoncé Assane Mbengue. Face à cette situation qui prévaut dans la boite, le DDD appele tous les travailleurs au sens de l’intérêt commun. «On a en‐ gagé un chantier qui est de redynamiser la boite», fait‐il savoir.
Toutefois, pour parvenir à cet objectif, il souigne qu’il y a deux hypothèses : relance de DDD avec
accompagnement de l’Etat dans l’épurement des dettes ou une re‐ structuration interne c’est‐à‐dire
un plan social.