BIGNONA : Malamine Badji, chef du village de Balla Bassène, condamné à 10 ans de prison pour trafic de cannabis

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Il a été condamné par la Chambre criminelle de Ziguinchor mais, son avocat, Me Djiby Diagne, annonce qu’il va faire appel.

Malamine Badji alias «Bori» est en effet né le 03 décembre 1970 à Balla Basséne. Marié à deux épouses, il est cultivateur, do‐ micilié au lieu de naissance. Inculpé d’association de malfaiteurs et de trafic inté‐ rieur de drogue, il a été déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés par la Cham‐ bre criminelle de Ziguinchor. Les faits se sont déroulés le 25 avril 2022. Ce jour‐là, les éléments du 23ème bataillon de reconnaissance et d’appui de Bignona, en patrouille dans le village de Balla Basséne (nord‐ Sindian) découvraient dans le domicile d’un individu une importante quantité de chanvre indien ainsi que des graines de semence du même produit stockés dans des futs.

Le mis en cause sera identifié au nom de Malamine Badji, chef du village. Face aux enquêteurs, il a avoué qu’il s’adonnait à la culture de chanvre indien. Il ter‐ minait par affirmer que la
culture du chanvre indien se faisait à l’aide de saisonniers qu’il payait journalièrement. Inculpé d’association de mal‐ faiteurs et de trafic intérieur de drogue, Malamine Badji contestait les faits. Interrogé au fond, il variait dans ses déclarations en réfutant la pro‐ priété du chanvre.

Il reconnaissait toutefois que la drogue était retrouvée à son domicile mais expliquait que ce sont les réfugiés qui avaient certainement cachés le chanvre indien dans sa maison. Interrogé à la barre de la Chambre criminelle de Ziguinchor, il a indiqué : «Je cultive de l’arachide, du mil, du maïs et non du chanvre indien. Je rejette tout ce qui a été dit dans le procès‐verbal du juge d’instruction», s’est défendu l’accusé. «Je ne me souviens de rien et je conteste les faits qui me sont reprochés . Mieux, je dois avouer que je ne suis pas le propriétaire de la tonne de Yamba qui a été découverte chez moi par les militaires qui étaient en patrouille dans mon village.

Ce sont au contraire, les réfugiés qui étaient venus de la Gambie, qui ont amené avec eux cette drogue chez moi», a ajouté l’accusé. «L’accusé Ma‐ lamine Badji dit «Bori» n’a fait que plonger dans des dénéga‐ tions à la barre. Ce qui est constant est qu’ une importante quantité de drogue a été découverte chez lui. Cette drogue est bel et bien sa propriété. C’est la raison pour la‐ quelle, je demande au tribunal de le déclarer coupable du chef de trafic intérieur de drogue, de l’acquitter du chef d’association malfaiteurs et de le condamner à une peine de 10 ans de réclusion criminelle», a requis l’avocat géné‐ ral.

La défense, assurée par Me Djiby Diagne, a évoqué la réalité sécuritaire de la zone et un traumatisme qui a affecté son client depuis les pre‐ miers jours de son incarcération. «Cette zone est une zone déshéritée et la procédure tient sur la question de l’imputabilité. C’est pourquoi, au bénéfice du doute, je plaide purement et simplement mon client», a plaidé Me Djiby Diagne. La Chambre, statuant publiquement et contradictoi‐ rement en matière criminelle, a condamné l’accusé à 10 an‐ nées de réclusion criminelle après l’avoir déclaré coupable- de trafic intérieur de drogue. « Nous allons interjeter appel», à faire savoir la dé‐ fense après le délibéré.