Les gendarmes ont débusqué une mafia au cœur des financements du Fongip. Trois personnes sont arrêtées à ce stade de l’enquête.
Tous deux originaires de Bambey, le ministre de la Microfinance Dr Alioune Dione et la déléguée générale de la Der/Fj Aïda Mbodji avaient révélé des pratiques opaques dans l’octroi des financements publics. En effet, ils indiquaient que des financements étaient remis à des par‐ ticuliers, en échange de leurs cartes d’identité, alors qu’ils n’avaient aucun projet. Ces derniers empochaient une partie de l’argent et remettait la majorité à de sulfureux intermédiaires souvent politiques. Ces faits viennent d’être confirmés par l’enquête menée discrètement par la Brigade de recherches (Br) de Thiès. Dans le cadre de la ligne exécutée pour le compte du Fongip, le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) avait contacté certains bénéficiaires de financement pour leur rappeler l’échéance de paiement. Contre toute attente, ces derniers, tous originaires de Bambey, ont affirmé qu’on leur avait fait croire que ces financements étaient «gratuits»
; à charge pour eux de ristourner une partie des fonds, ce qu’ils ont fait. Pressés par le Cms, les bénéficiaires des finance‐ ments ont porté contre les «intermédiaires». Deux d’entre eux ont été cueillis par les gendarmes. Il s’agit des nommés Ndiawe Kane et Ousmane Camara Diouf. Membres de l’Apr, ils auraient «gelé » leurs activités à la chute du régime. Le scandale a aussi emporté le chef de l’agence du Cms de Bambey, Djiby Diaw, arrêté aussi par les gendarmes. L’enquête risque de faire beaucoup de dégâts d’autant que
les deux membres de l’Apr ont lâché les noms de ceux qui se‐ raient les destinataires finaux des montants reçus.
CMG
