BASSIROU DIOMAYE FAYE « Je n’ai trouvé aucun fonds politique, tout a été consommé… »

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Autour de journalistes de plusieurs organes du pays, le Président Bassirou Diomaye Faye a plongé samedi sur les 100 jours de son magistère. Sans tabou ni langue de bois, il a répondu à toutes les interpellations.

J ustice, Conseil supérieur de la magistrature, Cese, Hcct, Assemblée nationale, Ousmane Sonko, Fisc, bonne gou‐ vernance, pouvoir d’achat des Sénégalais, Palais de la république entre autres, le Prési‐ dent de la République s’est dévoilé. En effet, profitant de son premier face‐à‐face avec la presse nationale, Bassirou Diomaye a fait son bilan après la fin de l’état de grâce. Dans ce large tour d’horizon des questions qui interpellent, le Chef de l’Etat bombardé de question par les journalistes, ne s’est pas débiné. Droit dans ses bottes, le ton posé, la gestuelle rythmant son expression orale et physique, Bassirou Diomaye a fait forte impression. En réponse à une question, il a souligné l’importance de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des af‐ faires publiques.

Ce, en réitérant son engagement à instaurer une gouvernance exemplaire et insistant sur la nécessité de renforcer les insti‐ tutions et d’assurer une gestion rigoureuse des ressources pu‐ bliques. Le Président de la Ré‐ publique ne s’est arrêté en si bon chemin. Mieux, il a mis en avant son ambition de transfor‐ mer la gouvernance. «Nous de‐ vons renforcer nos institutions et garantir une gestion rigou‐ reuse des ressources publiques », a‐t‐il déclaré, soulignant l’importance de la transparence pour regagner la confiance du peuple. Interpellé sur sa promesse de campagne de sup‐ pression des institutions budgétivores telles le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le Haut Conseil du dialogue social (Hcds), le Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct) entre autres, le Président de la République demande de la patience. «Tout a un temps.

Nous ne sommes pas majoritaires à l’Assemblée nationale. Nous ne pouvons pas attaquer toutes les institutions au même moment. Un audit est en train d’être fait. Nous avons trouvé des dossiers sur la table », a‐t‐il fait savoir. «Je pense que l’impôt est nécessaire. Tout le monde doit s’acquitter de sa fiscalité. Je ne suis pas celui qui a inventé l’impôt. C’est l’Assemblée nationale qui fait voter les lois. C’est cela qui fait avancer le pays », a répondu le Président sur la question de la fiscalité et d’ajouter : «Tant que je serai Président, l’impôt sera payé et reversé au Trésor public ». Logé à l’hôtel depuis son élec‐ tion, le Président a annoncé qu’il a regagné le Palais depuis quelques jours. Selon lui, les raisons qui ont conduit à son retard regagner le Palais, sont plus architecturales qu’un choix délibéré. «Ce Palais a été construit dans un format précis «pape, yay, dome». Or je suis un polygame. Donc cela ne me convenait pas », a‐t‐il précisé avec ironie pour détendre l’atmosphère. Sur la justice, le Président a dé‐ claré qu’il ne sera pas celui qui va faire de l’instrumentalisation. «Je laisserai la justice faire son travail en toute impartialité.

C’est la raison pour laquelle, dès mon arrivée au pouvoir, j’ai décidé de faire les assises de la jus‐ tice pour panser les maux de la justice », a‐t‐il dit. A l’en croire, s’il était dans la logique de ven‐ geance, lui, l’ancien détenu, il au‐ rait pu dire : «C’est tel magistrat ou juge qui m’a enfermé ou refusé ma demande de liberté pro‐ visoire, je vais le faire muter». A propos du Conseil supérieur de la magistrature, le Président a réitéré qu’il n’est pas obsédé à l’idée d’y figurer comme pour dire que la balle est dans le camp des magistrats. S’agissant des fonds politiques, Diomaye a confié qu’il a trouvé les caisses vides. «Je n’ai trouvé aucun fonds politique, tout a été consommé », a‐t‐il rétorqué  avant d’aborder la situation dans lequel son régime trouvé le pays : «Nous avons trouvé une situation difficile, les indicateurs étaient au rouge ou à l’orange ». Sur les contrats pétroliers, le Président a souligné qu’on au‐ rait pu mieux négocier pour le bénéfice du Sénégal. «Ma conviction est qu’on aurait pu mieux négocier les contrats pétroliers et gaziers du Sénégal. Le Mali l’a réussi en tenant compte du bénéfice mutuel. Il y aura plus de paix et de richesse et de gestion vertueuse », a‐t‐il dit. «On va renégocier en revoyant les procédures d’attribution et de si‐ gnature des contrats », a précisé le Chef de l’Etat. Concernant l’emploi, le Président a indiqué qu’il est temps d’identifier des secteurs tel l’agriculture qui peuvent absorber plusieurs jeunes en les formant pour un secteur privé fort. «La stratégie, la qualification et les besoins du marché » : les maîtres mots du Chef de l’Etat.