C’est un discours de rupture face notamment à des industriels français : dans la course mondiale aux minerais, le Sénégal‐ dont le sous‐ sol recèle une grande variété de minerai (or, phosphate, fer, zir‐ con) vendra au plus offrant, a dit en substance Biram Souley Diop, au micro d’Alexis Bedu du service économie de Rfi. « Je ne voudrais pas me limiter à l’Europe. Il faut tirer les bénéfices
partout dans le monde ! C’est vrai, je suis venu à Paris, mais si mon intérêt en Arabie saoudite, j’irai méchamment le chercher là‐bas ! », a‐t‐il affirmé estimant que les pays africains producteurs de minerai doivent accélé‐ rer ensemble pour transformer sur place.
« Tant qu’on ne prend pas la décision de transformer, on ne fait pas de transfert de compétences. Est‐ce que vous savez que la France connaît mieux le cadastre minier du Sénégal que le Sénégal ? Ils ont les données encore et ils ne les ont pas partagées avec moi. De quelle générosité parle‐t‐on ? La transformation, ça suppose aussi savoir ce qu’il y a dans son sous‐sol », a martelé Birame Soulèye Diop. Selon lui, «à partir du moment où c’est l’Etat qui est souverain sur un certain nombre de ressources naturelles ; et c’est lui qui peut aussi causer des problèmes aux entreprises exploitantes, en général les entreprises, après avoir dit «non, on ne va pas renégocier » viennent à la table des négocia‐ tions et on renégocie ». Et face à la crainte des indus‐ triels, le ministre des Mines insiste sur un point : la stabilité politique du Sénégal.