Le Président de la république, Bassirou Diomaye Faye, a reçu hier, des mains de Pr Babacar Guèye, facilitateur des Assises portant réforme et modernisation de la justice, le rapport final des travaux démarrés le 28 mai dernier.
En droite ligne de sa pro‐ messe de campagne et du « Projet » de Pastef. Le Chef de l’Etat a tranché. Sans ambiguïté, Bassirou Diomaye Faye a donné sa position sur le Conseil supérieur de la magistrature (Csm). En effet, alors
qu’il recevait hier, à la salle des banquets Bruno Diatta du Palais de la république le rapport
des Assises nationales portant « réforme et modernisation de la justice au Sénégal », le Président Bassirou Diomaye Faye a- indiqué que sa présence au Csm ne lui empêche pas de dormir à poings fermés. «Il m’est revenu que des magistrats ne sont pas d’accord pour que le Président de la République quitte le Conseil supé‐ rieur de la magistrature. Je tiens à préciser que je ne tiens ni en rester ni en sortir. Je suis neutre par rapport au Conseil supérieur de la magistrature», a déclaré le Chef de l’État. A l’en croire, il ne fait pas du Csm une obsession. «Si les argu‐ ments du plus grand nombre ont plus de poids par rapport à la pertinence, sachez que je ne resterai plus dans le Csm. Et je n’en fais pas une obsession. Mais, je pense qu’il y a lieu de prêter une oreille attentive aux magistrats qui veulent que le Président de la République reste au Csm parce qu’après tout, il est question de leur in‐ dépendance. Mais, même si on les écoute et que leurs argu‐ ments ne sont pas convain‐ cants, je ne resterai pas.
Donc,
je ne tiens absolument pas à y rester», a indiqué le Président sur ce point qui fascine et fâche parfois. Mieux, le Président de la République a fait savoir que sa décision de rester ou non au Csm, dépendra des arguments évoqués par les magistrats à l’appui de leur demande. Outre ce point, le Chef de l’Etat a rassuré, par ailleurs, que tous les points qui ont fait l’objet de consensus seront matérialisés. « Les seuls qui peuvent avoir du retard, concernent ceux qui ont une incidence directe sur les finances car il faut l’assenti‐ ment du ministère des Fi‐ nances, un élément important dans le cadre d’un cadrage budgétaire », a‐t‐il précisé. Le Président de la République est aussi revenu sur la sacralité du principe de la contradiction et du contradictoire en matière de justice.
Toutefois, il a imploré de se garder de tout mes‐ sianisme de la justice qui, à son avis, doit être critiquée par les personnes pour qui elle est rendue en parlant de réforme et de refonsation et de régime systémique comme c’est le cas avec ces assises de la justice. principe. Estimant que «l’ère de notre transformation systé‐ mique de la justice a sonné», le Président Bassirou Diomaye Faye a promis que tout ce qui fera l’objet d’un large consen‐ sus, sera appliqué sans réserve en parlant de «l’afrikanisation des symboles de la justice ». Facilitateur des Assises de la jus‐ tice, Pr Babacar Guéye a salué l’esprit d’engagement et de patriotisme des acteurs mis en branle durant ces réflexions sur la justice. Pour lui, c’était une «mission exaltante, enrichissante et instructive». «Notre peuple aspire au changement sans la justice. Notre pays est en pleine mutation», a déclaré le professeur d’université.