«Les régions de Diourbel,Kaolack et Thiès, dansle bassin arachidier,abritent près d’un tiersdes pauvres du pays»

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Selon la Banque mondiale, le Sénégal a relativement bien résisté aux multiples chocs, l’incidence de la pauvreté restant relati‐ vement inchangée à 37,5 % en 2021/2022 contre 37,8 % en 2018/2019, malgré la pandémie. L’incidence de la pau‐ vreté (en utilisant le seuil national de pauvreté) est stable dans les zones urbaines et rurales, mais avec des tendances régionales contrastées. On observe une baisse sensible de la pauvreté dans la val‐ lée du fleuve Sénégal (centre) et au Sénégal oriental limitrophe du Mali, contre une lé‐ gère augmentation dans le sud en Casamance. Les tranches de revenus intermédiaires ont connu une augmen‐ tation de la consommation réelle par habitant, tandis que les plus pauvres et les plus aisés enregistraient des baisses de consommation, dont les plus importantes ont affecté les plus aisés.

Cette tendance s’est traduite par une baisse des inégalités, l’indice de Gini passant de 35,1 % en 2018/2019 à 33,4 % en 2021/2022, suggérant une légère amélioration dans les inégalités. L’écart de pauvreté et le carré de l’écart de pauvreté ont légèrement diminué dans les zones ur‐ baines tout en augmentant légèrement dans les zones rurales, où les niveaux de pauvreté sont déjà plus éle‐ vés. Par conséquent, le niveau de vie des ménages pauvres ne s’est générale‐ ment pas détérioré dans les zones urbaines, mais s’est quelque peu dégradé dans les zones rurales. Les Sénéga‐ lais pauvres restent concen‐ trés dans les zones rurales et plus fortement dans le bassin arachidier. Le Sénégal comp‐ tait 17,4 millions d’habitants en 2021/2022, dont 6,5 millions vivant en dessous du seuil de pauvreté. Les trois quarts des pauvres vivent toujours en milieu rural, tout comme en 2018. Combinant une forte population et un taux de pauvreté moyen élevé, les régions de Diourbel, Kaolack et Thiès, dans le bassin arachidier, abritent près d’un tiers des pauvres du pays.

En revanche, malgré les taux de pauvreté très élevés qui les caractérisent, les régions de Tambacounda et Kédougou, à l’est du pays, comptent respectivement 9 % et 2 % de pauvres. En effet, à l’exception de Kédougou (en raison de sa faible population), chaque région, abrite au moins 5 % de pauvres. «Par conséquent, si l’objectif des politiques est de réduire le nombre des pauvres, les pro‐ grammes de lutte contre la pauvreté doivent cibler toutes les régions, Dakar compris », recommande la Banque mondiale. La baisse observée de la consommation par habitant a été sur‐ tout ressentie par les ménages plus aisés. Entre 2018/2019 et 2021/2022, la consommation moyenne par habitant a diminué de 1,6 % par an, alors qu’elle a légèrement augmenté pour les 40 % les plus pauvres de la population, avec un taux de crois‐ sance annuel de 0,11 %. Il en résulte un gain de prospérité partagée de près de 1,3 %, ce qui signifie que la consommation moyenne des 40 % les plus pauvres de la population s’est rapprochée de celle de l’ensemble de la population de 1,3 % par an en moyenne. «Il est toutefois important de noter que cette augmentation de la prospérité partagée résulte d’une baisse de la consommation des ménages plus aisés plutôt que d’un gain réel de consommation pour les plus pauvres », souligne la Banque mondiale. En fait, les ménages faisant partie des 10 % inférieurs de la distribution, y compris dans les zones rurales, ont vu baisser leur consommation.

Le taux de croissance moyen des plus pauvres a été moins négatif que celui des plus aisés, ce qui a entraîné une diminution des inégalités aux ni‐ veaux aussi bien national qu’urbain et rural. Au niveau national, le coefficient de Gini, l’un des indicateurs d’inégalité les plus connus, a diminué de 1,7 point, passant de 35,1 en 2018/2019 à 33,4 en 2021/2022.
Alors que la consommation moyenne par habitant des 20 % les plus riches représentait 5,5 fois celle des 20 % les plus pauvres en 2018/2019, ce ratio est tombé à 5,2 en 2021/2022. Cette baisse reflète toutefois une perte de consommation (en termes réels) des ménages plus aisés, principale‐ ment des zones urbaines, plutôt qu’une augmentation de la consommation des plus pauvres.

CMG