Comme tous les ans, avec la Marche des drapeaux à Jérusalem, Israël célèbre la « réunification » de la Ville sainte. En 1967, l’État hébreu a conquis Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville, depuis occupée illégalement. Chaque fois, cette journée donne lieu à un véritable déferlement de haine. Et cette année encore plus, dans le contexte de la guerre à Gaza.
Des hordes de jeunes Israéliens, majoritairement des colons, parfois armés, ont pénétré par vagues successives dans la vieille ville de Jérusalem où les habitants sont à 90% Palestiniens, musulmans et chrétiens.
Sous protection policière, les jeunes colons ont brandi fièrement leurs drapeaux israéliens. Objectif : revendiquer les lieux. Leurs slogans : une expression de haine à l’état brut : « Morts aux Arabes. Que vos villages brûlent ». Des insultes, doigts d’honneur, crachats, menaces de mort.
Et surtout la volonté d’imposer une nouvelle réalité, en changeant le statu quo autour de l’Esplanade des mosquées. Pour eux, le troisième lieu saint de l’islam est en fait le mont du Temple, également sacré dans le judaïsme. « Et il est à nous », dit le ministre de la Sécurité nationale, le radical nationaliste Itmar Ben Gvir.
« Une minorité »
Comme chaque année, les autorités israéliennes bouclent la ville. Les commerçants Palestiniens sont contraints de baisser le rideau et de se confiner chez eux. Cloîtrés, ils subissent impuissants ce déchaînement d’agressivité au pied de leurs maisons.
Mais plus globalement, pour les Israéliens, cette marche des drapeaux est un jour de fête sans hostilité. « Ne vous focalisez pas sur la minorité de juifs véhéments présents ici, confie un jeune Israélien, qui participe à cette marche. À Jérusalem et plus largement dans ce territoire, il y a de la place pour tous. Juifs et arabes peuvent vivre en paix. »