Tantôt logé au ministère de la Jeunesse, tantôt au ministère de l’Emploi, le Prodac a un réel problème d’ancrage. Qui freine son efficacité. Et pour le rien n’arranger, le flou entourant ses attributs limite sa capacité technique. C’est ce que relève le rapport de la Cour des comptes.
On en sait un peu plus sur la gestion du Prodac. La Cour des comptes a publié son rapport. Le premier souci est l’ancrage institutionnel. En effet, logé au ministère de la Jeunesse, de l’emploi et de la promotion des valeurs civiques, il a été transféré au ministère de l’Emploi, de l’insertion professionnelle et de l’intensification de la main-d’œuvre, avant de retourner au niveau du ministère de la Jeunesse.
C’est dans cette logique que la Cour des comptes a recommandé de doter le Prodac d’un ancrage institutionnel adéquat tenant compte du caractère multisectoriel de ses activités, en vue d’éviter les lenteurs et permettre au programme de dérouler ses activités sans discontinuité. Le décret n°2014-498 du 10 avril 2014, portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Prodac, a prévu un organe délibérant et un organe exécutif au Prodac. Ainsi, il n’a pas prévu une personnalité morale lui permettant de contracter. De fait, la nature juridique du Prodac est caractéristique d’une réalité hybride combinant des attributs renvoyant tantôt à une structure non personnalisée, tantôt à une personne morale de droit public. Par conséquent, cela l’empêche de conclure des conventions avec des structures de l’Administration intervenant dans le domaine de l’agriculture, à l’instar de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) ou l’Agence nationale du conseil agricole et rural (Ancar).
C’est dans cette logique que la Cour des comptes a recommandé de prendre les mesures nécessaires en vue de conférer au Prodac un statut juridique de nature à lui permettre de remplir ses missions avec efficacité.